Spread the love

Les anciens Premiers ministres alertent sur le risque de vide institutionnel en 2026

Le Forum des anciens Premiers ministres d’Haïti (FAPM), dirigé par Evans Paul, met en garde contre une « catastrophe politique » imminente. Dans une déclaration solennelle, il appelle le Conseil présidentiel de transition (CPT) à lancer d’urgence un dialogue national inclusif pour éviter un vide institutionnel au-delà du 7 février 2026.

Le Forum des anciens Premiers ministres d’Haïti (FAPM) a tiré la sonnette d’alarme le mardi 9 septembre 2025. Dans une déclaration officielle, son président Evans Paul et ses pairs préviennent que le pays risque de plonger dans un vide institutionnel total dès le 7 février 2026 si rien n’est fait.

Les anciens Premiers ministres rappellent que le Conseil présidentiel de transition (CPT), en place depuis 17 mois, avait été institué par décret le 23 mai 2024. Sa mission : organiser un référendum constitutionnel et des élections générales. Or, constatent-ils, ces deux objectifs sont désormais impossibles à atteindre dans les délais impartis.

« Haïti se dirige vers une absence d’autorités disposant d’une légitimité minimale », avertit le Forum, soulignant le danger que cela représente pour la continuité de l’État et la cohésion nationale.

Le communiqué dépeint un pays en détresse : insécurité persistante, paralysie des activités, économie en chute libre, précarité généralisée. Port-au-Prince reste isolée, privée de vols commerciaux internationaux depuis plus de quinze mois après des attaques armées. À cela s’ajoutent la fermeture des frontières avec la République dominicaine et la suspension des services consulaires de plusieurs pays.

Face à ce tableau sombre, le Forum propose une issue : convoquer sans délai une assise nationale inclusive, conformément à l’article 136 de la Constitution. Cette rencontre devrait rassembler partis politiques, églises, secteur privé, organisations de jeunes et de femmes, associations paysannes, société civile et diaspora.

L’objectif, explique le Forum, serait de définir un « agenda réaliste des Haïtiens pour Haïti », en tenant compte des résolutions internationales mais en plaçant la souveraineté nationale au premier plan. Ce processus devrait déboucher sur un accord consensuel capable d’assurer une gouvernance politique au-delà du 7 février 2026.

Parmi les priorités identifiées : la restauration de la sécurité, la préparation d’élections crédibles, la relance de l’économie et l’amélioration des conditions de vie.

Les anciens Premiers ministres en appellent à la mobilisation citoyenne et patriotique. Ils exhortent le CPT à lancer rapidement une grande consultation nationale pour offrir, à la fin de son mandat, une feuille de route claire au peuple haïtien et à ses partenaires internationaux.

« L’après-CPT ne doit pas être une occasion manquée ni une étape supplémentaire dans la déchéance et l’anarchie », insiste la déclaration.

Par ce message, le Forum place le Conseil présidentiel de transition face à ses responsabilités historiques : éviter une vacance du pouvoir et ouvrir la voie à un avenir politique stable et légitime pour Haïti.

RLNEWS ( RL)

rlnewshaiti

Leave a Reply