À l’occasion du 77ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits Humains, le Mouvement Point Final dresse un constat inquiétant sur la situation des prisonniers en Haïti. Alors que la Déclaration affirme que la liberté est la règle et la détention l’exception, la réalité dans le pays semble tout autre. Les détenus haïtiens se retrouvent souvent victimes d’une détention préventive prolongée, dans des conditions qui bafouent leurs droits les plus fondamentaux.
Pour sensibiliser l’opinion publique et promouvoir les droits des prisonniers, le Mouvement Point Final et ses partenaires ont lancé une quinzaine de mobilisation autour des droits des détenus. Dans ce cadre, une évaluation de la situation carcérale haïtienne met en lumière plusieurs problèmes structurels et humanitaires.
Conditions de détention et droits fondamentaux violés
Le rapport révèle que les prisonniers haïtiens font face à une série de violations graves :
Sous-alimentation et malnutrition : de nombreux détenus sont dénutris, déshydratés et souffrent de dépression liée à la faim et au manque de soins.
Détérioration de la santé globale : l’accès aux soins médicaux est insuffisant, laissant les maladies et infections se propager dans les centres pénitentiaires.
Absence d’assistance psychologique : le soutien mental est quasi inexistant, aggravant le stress et la souffrance des détenus.
Manque d’hygiène et logement inadéquat : les prisonniers sont souvent entassés dans des cellules insalubres, mal entretenues et nauséabondes.
Pas d’accès à la formation professionnelle et technique : les programmes d’éducation et de réinsertion sociale restent limités ou inexistants.
Violences et abus : des actes de maltraitance et de violences physiques et psychologiques sont régulièrement signalés.
Détention préventive prolongée : certains détenus attendent plusieurs années avant d’être jugés, en violation directe de leurs droits humains.
Une situation alarmante qui interpelle les autorités
Cette évaluation souligne que le système carcéral haïtien est loin d’être un lieu de rééducation. Au contraire, il se transforme en un espace de souffrance et d’injustice, privant les détenus de leurs droits fondamentaux et compromettant leur réinsertion sociale.
Alors que le monde célèbre la Déclaration Universelle des Droits Humains, le Mouvement Point Final appelle les autorités haïtiennes à agir : réduire la surpopulation carcérale, garantir des conditions de détention dignes, fournir un soutien psychologique et social aux détenus et mettre en place des programmes de réinsertion efficaces.
Le rapport du Mouvement Point Final est un rappel cruel mais nécessaire : les droits humains en Haïti ne sont pas seulement une question de texte, mais une urgence concrète à laquelle l’État doit répondre pour assurer justice et dignité à ses citoyens.
Ulysse Jean Chenet, Coordonnateur général du Mouvement Point Final.
Contacts : (509) 4183 9811 / 4458 0309 | Email : mouvementpointfinal@gmail.com
RL news
