Le lundi 28 juillet 2025, le Collectif des Citoyens Conscients et Engagés (KSiKA) a investi les rues de Jacmel. Cette mobilisation visait à interpeller les autorités haïtiennes sur leur passivité face à l’insécurité grandissante, tout en condamnant l’ingérence étrangère, notamment américaine, dans les affaires internes du pays.
Sous un soleil ardent, des citoyens de tous âges se sont réunis à l’appel de KSiKA pour faire entendre leur voix. Le mouvement s’inscrit dans un contexte de profond malaise social, accentué par les violences qui ravagent la capitale, Port-au-Prince, et qui impactent lourdement le Grand Sud.
« Nous voulons réveiller les consciences et forcer l’État à assumer ses responsabilités envers la population abandonnée », a déclaré le professeur Ebert Lahate, l’un des initiateurs de la mobilisation. Selon lui, l’insécurité dans la région métropolitaine a de lourdes répercussions sur les régions périphériques, notamment Jacmel, qui souffre d’un ralentissement économique et d’un sentiment croissant d’abandon.
Outre les revendications internes, les manifestants ont également pointé du doigt l’héritage d’une histoire douloureuse. Le choix du 28 juillet n’est pas anodin : il commémore l’invasion d’Haïti par les troupes américaines en 1915. Une occupation militaire qui a duré 19 ans et laissé une empreinte durable sur la souveraineté nationale.
« Plus d’un siècle après, les États-Unis continuent de s’immiscer dans nos affaires. Leur influence ne s’est jamais estompée, elle a simplement changé de forme », a martelé un membre du collectif au micro des journalistes présents.
À travers ce mouvement, KSiKA entend incarner une nouvelle forme de résistance citoyenne. Le collectif appelle les Haïtiens de toutes les régions à se lever pacifiquement contre l’injustice, l’indifférence de l’État et les pressions internationales jugées néfastes à la souveraineté du pays.
Léger Mackenson
RLnews ( RL)
