Accusations de Claude Joseph : les partisans de Réginald Boulos contre-attaquent vigoureusement

Les accusations formulées par l’ancien Premier ministre Claude Joseph à l’encontre de l’homme d’affaires Réginald Boulos, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Jovenel Moïse, provoquent une onde de choc. Les partisans de Boulos dénoncent une manœuvre de diversion orchestrée, selon eux, par un homme déjà mis en cause dans ce dossier.
À la suite de l’audition de Claude Joseph à la cour d’appel de Port-au-Prince la semaine dernière, au cours de laquelle il a désigné Réginald Boulos comme impliqué dans l’assassinat du président Moïse, les proches de ce dernier ont vivement réagi. Selon eux, l’ancien chef du gouvernement tenterait de détourner l’attention de ses propres démêlés judiciaires.
Des partisans de M. Boulos, s’exprimant sous couvert d’anonymat, affirment que Claude Joseph est lui-même inculpé dans le cadre de cette même affaire. Pour eux, ces accusations viseraient à le disculper et à brouiller les pistes de l’enquête.
Toujours selon ces sources, Claude Joseph serait loin d’avoir les mains propres. Ils rappellent qu’il avait personnellement recommandé Marc Jameley Jean Baptiste à la tête de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), aujourd’hui incarcéré pour corruption.
De plus, la compagne de Claude Joseph aurait, à l’époque, occupé le poste de directrice générale adjointe au sein de cette même institution. Des liens que les partisans de Boulos jugent révélateurs du niveau d’implication de l’ancien Premier ministre dans des pratiques jugées douteuses.
Une guerre de positionnement politique ?
Les déclarations des proches de Réginald Boulos s’inscrivent dans un contexte politique particulièrement tendu, où les accusations croisées se multiplient. Les camps adverses s’affrontent désormais sur le terrain judiciaire, sur fond d’un dossier explosif : l’assassinat du président Jovenel Moïse.
À ce jour, aucun suspect incarcéré en Haïti n’a été jugé, malgré leur inculpation dans cette affaire. La violence des gangs, les menaces de mort et un système judiciaire défaillant ont fortement entravé une enquête marquée par des dysfonctionnements et des tensions entre suspects et juges.
Pendant que le dossier piétine en Haïti, les États-Unis ont, de leur côté, inculpé onze suspects extradés, dont cinq ont déjà plaidé coupable de complot en vue d’assassiner Jovenel Moïse. Cinq autres attendent leur procès, prévu pour mars 2026.
En attendant que la justice établisse les responsabilités, les tensions entre ces deux figures de la scène politique haïtienne risquent de continuer à s’envenimer.
RLNEWS (RL)