Alternative Socialiste condamne la terreur imposée par « Viv Ansanm » et critique l’inaction de l’État

Dans une note publiée le 16 avril avril 2025, la structure politique Alternative Socialiste dénonce avec vigueur la dégradation accélérée du climat sécuritaire à Port-au-Prince et dans d’autres régions du pays. Les porte-parole de cette organisation, Jean Hénold Buteau et Jean-Paul Bastien, tirent la sonnette d’alarme face à l’impuissance des autorités à enrayer la violence des groupes armés, et appellent la population à la mobilisation générale.
Port-au-Prince, le 17 avril 2025._
Dans un message sans détour, Alternative Sosialiste dit consternée par les actions dévastatrices des groupes armés regroupés sous le nom « Viv Ansanm ». Ces bandes, qualifiées de criminelles, sèment la désolation dans la capitale, sur le bas-Plateau Central et dans certaines villes de province. Selon les responsables de cette plateforme, ces groupes s’attaquent non seulement aux institutions éducatives et culturelles comme les bibliothèques et les universités, mais également aux infrastructures essentielles telles que les hôpitaux et les écoles.
Depuis l’invasion de Kenscoff en février dernier, la panique s’est généralisée dans les zones périphériques de la capitale. « Pourquoi la fuite est-elle devenue la seule option pour survivre ? » s’interroge l’organisation, tout en soulignant que la population est consciente de l’extrême violence de ces groupes, qui n’hésitent pas à brûler vivants des innocents, comme ce fut le cas d’une mère et de ses filles.
Malgré les efforts de la Police nationale d’Haïti, quelques interventions sporadiques et la neutralisation de certains individus armés, la population ne voit aucun progrès réel sur le terrain. Le sentiment d’abandon reste fort.
Le Conseil présidentiel sous le feu des critiques
Dans sa note, Alternative Sosialiste critique également le Conseil présidentiel de transition (CPT), en place depuis douze mois. Selon le mouvement, les trois versions successives de cette instance n’ont fait qu’empirer la situation sécuritaire. « Aucun président du CPT n’a su créer une dynamique capable d’éradiquer les gangs qui étendent chaque jour leur emprise sur le pays », écrivent Buteau et Bastien.
Lors de sa prise de fonction, le nouveau coordonnateur du CPT, Fritz Jean, avait parlé d’un « budget de guerre ». Si les allocations au profit de la Police et des FAD’H ont effectivement augmenté (11,8 % du budget national), Alternative Sosialiste rappelle que cette hausse ne suffit pas : « À quoi bon un budget de guerre si l’État ne fait aucun effort de guerre ? »
Le groupe propose donc la création d’un fonds spécial exclusivement dédié à la sécurité, financé par une réduction des privilèges des dirigeants et une rationalisation des dépenses publiques. Pour eux, l’État doit montrer l’exemple.
Une collusion dénoncée entre acteurs publics et intérêts privés
Dans une dénonciation plus frontale, les auteurs accusent certains responsables de l’État et du secteur privé de tirer profit de l’insécurité ambiante. Le trafic d’armes, la vente d’équipements de sécurité ou encore le transport maritime et aérien sont, selon eux, des sources d’« avantages collatéraux » pour une minorité bien placée.
Alternative Sosialiste soulève également un autre point de tension : les conflits internes au sein du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN). À leurs yeux, ces querelles nuisent au fonctionnement de la Police. Ils questionnent les véritables motivations de ces affrontements : lutte pour le contrôle des ressources, rivalités entre groupes politiques ou entre membres de l’oligarchie ?
En guise de conclusion, Alternative Sosialiste appelle à une mobilisation citoyenne pour :
soutenir les forces publiques dans leur combat contre les groupes armés,
s’opposer à tous les dirigeants, oligarques ou politiciens complices de l’insécurité,
dénoncer les profiteurs en col blanc qui exploitent la situation à leur avantage.
« L’insécurité ne peut pas être une opportunité », insistent-ils, réclamant une véritable participation populaire pour la défense des intérêts du peuple haïtien.
RLnews ( RL)