Anguilles, diffamation et pouvoir occulte : l’alerte choc de Betty Lamy

Dans une correspondance officielle, la femme d’affaires Betty Lamy interpelle le ministre de la Justice, Me Patrick Pélissier, sur la gravité des propos tenus à son encontre par Djovany Michel, un individu se présentant comme journaliste d’investigation. Elle appelle à une enquête judiciaire et dénonce une stratégie d’intimidation orchestrée autour du marché de l’anguille.
Port-au-Prince, 23 juin 2025. – Betty Lamy réclame justice. Dans une lettre datée du 20 juin 2025, l’entrepreneure demande au ministre Patrick Pélissier de faire pression sur le commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince afin d’ouvrir une enquête sur les propos tenus publiquement par Djovany Michel. Se présentant comme journaliste d’investigation, ce dernier l’accuse sans preuve, selon elle, portant atteinte à sa réputation, à celle de sa famille et de tout un secteur d’activités.
Ce n’est pas la première fois que Betty Lamy engage une action contre Michel. Elle rappelle qu’une plainte pour diffamation et association de malfaiteurs a été déposée, dès le 1er juillet 2024, conjointement avec Antony et Salvard Monnely. À ce jour, cette plainte serait restée sans suite.
Dans sa correspondance, Lamy met également en cause une certaine Damourude Lazarre, qui, au nom de l’Association nationale pour la Protection des Ressources Aquatiques (ANAPRA), aurait transmis une note au ministère de la Justice affirmant que deux membres avaient été écartés. Or, aucune résolution officielle, ni date ni lieu de délibération, n’a été communiquée.
Pour Betty Lamy, cette situation révèle une manœuvre de contrôle illégal du marché de l’anguille. Elle accuse un acteur influent, aux pratiques douteuses, de manipuler l’opinion à travers une campagne bien orchestrée : journalistes stipendiés, fausses associations, diffamations ciblées. Ce dernier, par le biais d’intermédiaires, détiendrait 80 % des permis d’exploitation et userait de méthodes arbitraires pour éliminer la concurrence.
Elle s’interroge enfin sur le traitement réservé à certaines figures. Pourquoi écarter des membres accusés par un prétendu journaliste, sans preuve ni enquête, alors que d’autres, comme Charles St-Rémy, pourtant sanctionné à l’international pour soutien aux gangs armés, sont maintenus dans leurs fonctions ?
Betty Lamy appelle à une action immédiate. Elle exhorte le ministre à faire respecter les principes fondamentaux de l’ordre public et demande que le commissaire du gouvernement agisse en conséquence. Pour elle, il y va de la survie d’un secteur vital pour l’économie locale, qui nourrit dignement des milliers de familles haïtiennes.
RLnews ( RL)