Audition d’Ariel Henry : Réactions partagées et demandes de transparence dans l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse

L’audition du Premier ministre Ariel Henry par le juge instructeur Walter Wesser Voltaire suscite de nombreuses réactions au sein de la société haïtienne. Alors que certains y voient un pas important vers l’aboutissement de l’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse, d’autres considèrent cette procédure comme une mascarade judiciaire.

En opposition à ceux qui remettent en question l’intégrité de l’audition d’Ariel Henry, le Co-directeur du Collectif Plus estime qu’il s’agit d’une étape cruciale pour faire avancer l’enquête sur le meurtre de l’ancien président Jovenel Moïse. Néanmoins, il met en garde contre toute tentative de tromperie visant à échapper à la vigilance du peuple haïtien dans le cadre de cette affaire.

Le militant des droits de l’Homme souligne que la décision du juge Walter Wesser Voltaire de se rendre à la résidence officielle du Premier ministre pour l’auditionner est une démarche correcte et légale. Selon lui, conformément à la législation haïtienne, un tribunal peut se déplacer dès que le juge en décide, renforçant ainsi la légitimité de cette procédure.

Satisfait de l’annonce de l’audition d’Ariel Henry, le porte-parole de l’Alliance Démocratique contre la Transition en Haïti (Adectrah) considère cette étape comme un progrès significatif dans l’enquête sur le meurtre de Jovenel Moïse. Il appelle toutefois le magistrat instructeur à mener son travail avec impartialité et attend avec impatience les résultats de cette enquête. Selon lui, il serait préférable que le Premier ministre se rende personnellement au bureau du juge Walter Wesser Voltaire afin de répondre aux questions, témoignant ainsi de sa confiance envers la justice haïtienne dans le traitement de cette affaire.

En revanche, Renald Lubérice tire une autre conclusion de cette situation. Selon l’ancien secrétaire général du conseil des ministres, la décision du juge Walter Wesser Voltaire de se rendre à la résidence officielle d’Ariel Henry pour l’auditionner signifie qu’il se disqualifie automatiquement du dossier de l’assassinat de Jovenel Moïse. Cette décision semble donner raison à Martine Moïse, l’ancienne première dame, qui a refusé de se présenter devant ce juge en raison de suspicions légitimes. Lubérice appelle donc les autorités judiciaires à prendre des mesures pour nommer un autre juge afin de garantir l’intégrité de l’enquête.

Dans l’ensemble, l’audition d’Ariel Henry suscite des réactions contrastées, mettant en évidence la nécessité d’une transparence totale dans le processus d’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse