
Le Canada traverse une crise silencieuse de son système d’immigration. Des milliers de candidats à la résidence permanente attendent depuis des années une réponse officielle, certains risquant de patienter jusqu’à cinquante ans. Une situation qui met à nu les tensions entre les ambitions humanitaires du pays et ses contraintes économiques.
Selon la radiotélévision publique CBC, plusieurs familles ayant sollicité la résidence permanente pour raisons humanitaires subissent aujourd’hui des délais d’attente inédits : entre 12 et 600 mois, soit jusqu’à 50 ans.
Ces données proviennent des nouvelles projections du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada (IRCC).
Les dossiers d’autres catégories ne sont pas épargnés. Les travailleurs domestiques attendent jusqu’à 108 mois (9 ans) et les travailleurs agricoles jusqu’à 228 mois (19 ans).Sur le portail officiel du gouvernement, le temps d’attente pour les demandes humanitaires déposées en septembre 2025 dépasse déjà une décennie.
Au total, 49 400 personnes patientent encore pour connaître leur sort.
Le virage politique du gouvernement canadien
Depuis 2024, le gouvernement fédéral a engagé un réajustement stratégique de sa politique migratoire.
Le Premier ministre et son cabinet ont reconnu que le pays ne pouvait plus absorber les niveaux d’immigration précédemment fixés, en raison de la crise du logement, de la pression sur les services publics et d’un ralentissement économique global.
Les observateurs appellent à une réforme en profondeur du système d’immigration, afin de garantir transparence, efficacité et respect des droits fondamentaux des demandeurs.
RLnews ( RL)