L’organisation Gardien Citoyen (GaCi) sonne l’alarme sur la situation explosive que traverse la ville du Cap-Haïtien. Entre pannes électriques persistantes, insalubrité généralisée et crise sanitaire imminente, la deuxième ville du pays sombre dans ce que l’organisation décrit comme « une urgence nationale ignorée ».
Depuis le 13 mai 2025, la population capoise vit dans une obscurité quasi totale. L’Électricité d’Haïti (EDH) a cessé de fournir du courant à la suite d’attaques sur la centrale de Péligre.
Les rares tentatives de reprise ont échoué, laissant la ville sans lumière, sans sécurité et sans activités économiques.
Selon Gardien Citoyen, cette situation représente une atteinte flagrante aux droits fondamentaux, alors que la politique énergétique nationale de 2021 consacre l’accès à l’électricité comme un droit pour tous.
Melissa dévoile la face cachée du chaos
Le passage de l’ouragan Melissa, en octobre dernier, a transformé la crise en catastrophe.
Sans électricité, les systèmes d’alerte n’ont pas fonctionné, les centres de santé ont tourné au ralenti et les secours ont été coupés du reste du pays.
« Le manque d’énergie a coûté des vies », dénonce Gardien Citoyen, rappelant que la lumière, dans un pays en crise, peut être la frontière entre la survie et la mort.
Des montagnes de déchets et un silence officiel
La ville du Cap-Haïtien produit plus de 220 tonnes de déchets par jour, selon HaitiClimat.org.Faute de collecte, ces déchets s’amoncellent dans les rues, obstruent les canaux et favorisent la propagation des maladies.
Un constat que partage Le Nouvelliste, qui évoque une absence totale de stratégie nationale de gestion des résidus solides.
À cela s’ajoutent des routes inachevées, des drains inexistants et des égouts à ciel ouvert. Une combinaison mortelle pour une population déjà privée de courant et de services essentiels.
L’organisation appelle :
l’EDH à publier un calendrier transparent de rétablissement du courant ;
les autorités locales à nettoyer les canaux et relancer la collecte des déchets ;
le gouvernement central à rendre compte des projets d’électrification et du contrat jadis signé avec General Electric, resté sans suite.
Face à ce qu’elle qualifie d’effondrement institutionnel », Gardien Citoyen s’engage à documenter les violations, sensibiliser la population et saisir les instances internationales.
« Le Cap-Haïtien ne doit pas mourir dans le silence et l’obscurité », martèle Jameson Joseph, secrétaire général de l’organisation.
RLnews ( RL)
