Centralisation du pouvoir par le Premier ministre Garry Conille
Depuis son entrée en fonction, le Premier ministre Garry Conille semble concentrer la majorité des décisions entre ses mains, au détriment de certains ministères et directions générales. La Primature semble engager une lutte silencieuse, voire une véritable guerre, contre plusieurs institutions clés du pays. Derrière les apparences – photos officielles et discours de façade – une réalité plus sombre émerge : de nombreux ministères et organismes publics se sentent négligés, voire déstabilisés.
Parmi les principales institutions touchées, on compte la Direction Générale de la Protection Civile (DGPC), l’Office National de la Migration (ONM), la Police Nationale d’Haïti (PNH), le Ministère des Affaires Étrangères (MAE), le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP), ainsi que le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP). Ces institutions, pourtant essentielles au bon fonctionnement de l’État, sont reléguées au second plan, paralysées par ce que beaucoup perçoivent comme l’ambition personnelle d’un Premier ministre plaçant ses intérêts au-dessus de ceux du collectif.
Les décisions, souvent prises unilatéralement par la Primature, manquent de consultation réelle avec les ministres ou les responsables des directions concernées. Cette centralisation excessive affaiblit la coordination gouvernementale et compromet le bon fonctionnement de ces entités. Des dossiers cruciaux pour le développement du pays stagnent, tandis que la Primature semble davantage préoccupée par la gestion de son image et son pouvoir personnel.
Cette dynamique risque d’aggraver la crise institutionnelle en Haïti, en érodant la confiance entre les différents organes de l’État et en exacerbant les tensions internes. Déjà fragilisé par des défis sécuritaires et socio-économiques majeurs, Haïti pourrait difficilement supporter les conséquences d’une telle fragmentation du pouvoir.
Joel Agoudou
Journaliste Enquêteur