Claude Joseph dans la tourmente : ses accusations suscitent de vives contre-attaques
Les récentes déclarations de Claude Joseph, ancien Premier ministre, désignant des personnalités comme impliquées dans l’assassinat du président Jovenel Moïse, ont provoqué une tempête politique. Plusieurs voix s’élèvent désormais pour remettre en question ses motivations et rappeler ses propres zones d’ombre.
Port-au-Prince, Haïti – L’audition de Claude Joseph à la cour d’appel de Port-au-Prince la semaine dernière a déclenché une avalanche de réactions. En nommant nommément certaines figures influentes dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du président Moïse, l’ancien chef de gouvernement ravive un dossier explosif tout en se plaçant lui-même sous le feu des projecteurs.
Des proches du dossier estiment que ces déclarations pourraient être une stratégie de diversion de Claude Joseph. Ils rappellent que ce dernier est lui-même inculpé dans le cadre de cette affaire, et soupçonné de vouloir détourner l’attention de ses propres démêlés judiciaires.
D’autres critiques soulignent son rôle dans la nomination de Marc Jameley Jean Baptiste à la tête de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA), un homme aujourd’hui derrière les barreaux pour des faits de corruption. Plus troublant encore : sa compagne aurait occupé un poste stratégique de direction au sein de cette même institution, à l’époque des faits.
Ces révélations fragilisent davantage la position de Claude Joseph, dont la posture d’accusateur est perçue par certains comme une tentative de s’exonérer politiquement et judiciairement.
Un climat politique vicié
Dans un paysage politique haïtien miné par la méfiance et les règlements de comptes, les accusations croisées deviennent une arme de guerre. L’assassinat de Jovenel Moïse reste non élucidé en Haïti, plus de quatre ans après les faits. Aucune condamnation n’a encore été prononcée par les tribunaux haïtiens, malgré l’arrestation de plusieurs suspects.
Pendant ce temps, les autorités judiciaires américaines, elles, avancent. À ce jour, onze suspects extradés vers les États-Unis ont été inculpés, dont cinq ont déjà plaidé coupable. Le procès de cinq autres est attendu pour mars 2026.
Alors que la vérité peine à émerger en Haïti, les tensions autour de Claude Joseph prennent une tournure de plus en plus virulente. Le pays reste suspendu à une question essentielle : qui dit vrai dans ce jeu de révélations et de contre-accusations ?
RLNEWS (RL)
