À Mirebalais, des résidents en colère ont attaqué le central hydroélectrique local, provoquant une panne électrique régionale. En cause : la destruction d’un véhicule blindé financé par la communauté.
Centre , le 17 juin 2025._Un climat explosif règne depuis ce mardi à Mirebalais. Des habitants furieux ont pris d’assaut le central hydroélectrique de la ville. Leur action a brutalement interrompu l’alimentation en électricité vers plusieurs zones du pays, y compris une partie de la région métropolitaine de Port-au-Prince.
À l’origine de cette mobilisation : la destruction d’un véhicule blindé surnommé Bèk Kare, incendié lors d’une opération policière contre des groupes armés. Ce véhicule n’était pas seulement un équipement des forces de l’ordre. Pour les habitants de Mirebalais, il symbolisait leur engagement citoyen. En effet, selon plusieurs témoignages recueillis sur place, l’acquisition du blindé avait été partiellement financée par des contributions volontaires de la population, soucieuse de renforcer la sécurité locale.
En réponse à sa perte, les protestataires ont soudé les portails du central hydroélectrique et renversé plusieurs pylônes électriques. Une action qui a gravement affecté le réseau de distribution.
« Nou mete kò nou ansanm pou n achte Bèk Kare. Se te pou pwoteje vil la. Jodia, yo boule l san eksplike nou anyen, » déclare un résident visiblement frustré. Pour beaucoup, l’incident est vécu comme une trahison envers leurs efforts collectifs.
Mais si certains justifient la colère par un sentiment d’abandon, d’autres voix s’élèvent contre la tournure des événements. Plusieurs résidents dénoncent une réaction excessive. « On ne peut pas plonger tout un pays dans le noir pour exprimer son mécontentement, » a lancé un autre habitant, appelant à la retenue.
L’incident met en lumière la fragilité des liens entre les populations locales et les autorités. Il souligne aussi l’urgence de restaurer la confiance et le dialogue, dans un pays où les citoyens n’hésitent plus à prendre des initiatives pour combler les vides laissés par l’État.
RLnews ( RL)
