Crise au parquet de Port-au-Prince : l’OCNH presse le ministre de la Justice d’intervenir

L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) tire la sonnette d’alarme face aux tensions persistantes au parquet de Port-au-Prince. Elle demande l’ouverture d’une enquête sur les accusations portées contre le commissaire du gouvernement, Me Frantz Monclaire, et interpelle directement le ministre Patrick Pélissier.
Port-au-Prince, le 4 août 2025._L’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH), engagée dans la défense des droits humains et la promotion de la bonne gouvernance, exprime ses plus vives préoccupations face au dysfonctionnement prolongé du parquet de Port-au-Prince. Cette situation résulte d’une série de dénonciations formulées par des avocats du barreau à l’encontre du commissaire du gouvernement, Me Frantz Monclaire.
Les protestations des avocats, marquées par des accusations de corruption, ont plongé l’institution judiciaire dans une impasse. Me Monclaire rejette ces accusations, mais la tension ne cesse de croître. Le climat est alimenté par des affrontements médiatisés et des appels publics à sa démission, soutenus par une partie de l’opinion.
L’OCNH rappelle au ministère de la Justice que ce blocage affecte gravement les justiciables et nuit au bon fonctionnement de l’appareil judiciaire, en particulier dans une juridiction stratégique qualifiée de « modèle ».
S’appuyant sur les articles 65 et 66 de la loi sur le statut de la magistrature et les décrets de 1984 et 2016 relatifs à l’organisation du MJSP, l’OCNH estime que le ministre de la Justice a le devoir légal d’agir. Il dispose des pouvoirs nécessaires pour engager des sanctions ou des mesures conservatoires à l’encontre d’un magistrat soupçonné de manquements graves.
Pour l’OCNH, les accusations publiques suffisent à justifier l’ouverture d’une procédure disciplinaire, voire une suspension administrative, en attendant les résultats d’une enquête formelle.
L’inspection judiciaire, un levier à activer
L’OCNH appelle donc le ministre Patrick Pélissier à instruire l’Inspection judiciaire, afin de vérifier la véracité des accusations, d’évaluer les dysfonctionnements signalés et de formuler des recommandations concrètes. Cette démarche garantirait le respect du droit à la défense du commissaire tout en renforçant la transparence du processus.
Au-delà de l’aspect légal, l’OCNH insiste sur l’urgence d’une réponse institutionnelle claire, transparente et courageuse. Il s’agit de rétablir la confiance dans un système judiciaire fragilisé et d’envoyer un message fort contre l’impunité.
L’OCNH exhorte le ministère à remplir ses obligations en matière de supervision et de moralisation du service public de la justice. Une intervention rapide permettrait non seulement d’apaiser les tensions actuelles, mais aussi de montrer que l’État haïtien reste capable d’agir pour l’intérêt général.
RLnews ( RL)