Le gouvernement confie la relocalisation des déplacés internes à un DG de l’ONM déjà critiqué pour sa mauvaise gestion des migrants refoulés et sans ressources. Une décision controversée.
Port-au-Prince, le 21 juillet 2025.– Le gouvernement haïtien lance un programme national pour relocaliser les familles ayant fui les violences des gangs. Ces déplacés internes, souvent hébergés dans des camps insalubres, devraient être soutenus pour retrouver un minimum de dignité. Mais l’homme désigné pour piloter cette mission inspire peu de confiance.
Il s’agit du Directeur Général de l’Office National de la Migration (ONM), déjà très critiqué pour sa gestion chaotique du dossier des migrants haïtiens refoulés des États-Unis, de la République dominicaine, de la Turquie et d’ailleurs. Ces migrants, souvent rapatriés sans ressources, sont abandonnés à leur sort, sans accompagnement réel de l’ONM.
De nombreuses voix s’élèvent : comment cet homme, incapable d’assurer un encadrement minimum aux migrants revenant au pays dans la détresse, pourrait-il coordonner un programme aussi complexe que la relocalisation des déplacés internes ? Ces derniers, eux aussi, ont tout perdu : maison, biens, sécurité. Leur vulnérabilité appelle une gestion humaine, efficace et crédible.
Le programme, placé sous la supervision du Ministère des Affaires Sociales (MAST) et soutenu par le FAES, prévoit des aides financières et des mesures d’accompagnement. Mais plusieurs bénéficiaires dénoncent déjà des irrégularités, des retards, et un sentiment de favoritisme dans la distribution des chèques.
La vision affichée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé – restaurer la dignité des citoyens et renforcer la cohésion sociale – se heurte donc à une question de confiance. Tant que la direction de ces programmes sensibles est confiée à des gestionnaires controversés, la crédibilité de l’État reste en jeu.
Dans un contexte de crise humanitaire et d’instabilité sécuritaire, le choix des acteurs institutionnels ne peut être pris à la légère. Les déplacés internes, tout comme les migrants refoulés, méritent une gestion responsable et transparente – pas des expérimentations hasardeuses.
Carl Étienne
RLnews ( RL)
