La réponse internationale à la crise sécuritaire en Haïti prend une dimension plus concrète. Réunis à New York, les États-Unis, le Canada et plusieurs États partenaires ont confirmé le déploiement d’une mission multinationale renforcée, combinant présence militaire, appui médical et engagements financiers. Cette rencontre marque une étape importante dans la stratégie visant à contenir l’expansion des gangs armés et à stabiliser un pays plongé dans une crise multidimensionnelle.
Sous la coordination des États-Unis et du Canada, les discussions ont abouti à des décisions opérationnelles immédiates. La force multinationale comptera désormais 5 500 militaires, contre 7 000 initialement annoncés. Selon les participants, ce format révisé privilégie une meilleure coordination et une capacité d’intervention plus ciblée.
Plusieurs pays ont confirmé leurs contributions. Le Guatemala déploiera 300 soldats, le Salvador assurera un appui naval, tandis que le Tchad enverra 1 500 militaires répartis en deux bataillons. Le Bangladesh contribuera avec 1 500 soldats d’élite et 250 renforts supplémentaires. Les Bahamas engageront 14 militaires, le Belize 50 membres de la force de défense et de la garde côtière. La Sierra Leone fournira 250 hommes d’une force de réaction rapide. Le Burundi, pour sa part, déploiera un bataillon d’infanterie composé à 50 % de femmes.
Parallèlement, un dispositif médical accompagnera l’intervention sécuritaire. L’Argentine et le Burkina Faso installeront chacun un hôpital de campagne de niveau 2. La République dominicaine a également annoncé une aide médicale évaluée à 10 millions de dollars, destinée à soutenir les populations civiles et les forces engagées.
Sur le volet financier, plusieurs engagements ont été officialisés. La France contribuera à hauteur de 22 millions d’euros, l’Allemagne apportera 17 millions d’euros, principalement pour le renseignement et la formation, tandis que le Canada annoncera 40 millions de dollars supplémentaires. Ces fonds visent à renforcer la sécurité, appuyer les institutions et améliorer les capacités des forces haïtiennes.
Les autorités haïtiennes ont, de leur côté, annoncé une participation financière de 30 millions de dollars. Cette enveloppe soutiendra l’installation et le fonctionnement d’une base de la mission multinationale à Tabarre, près de l’ambassade américaine. L’infrastructure est conçue comme un dispositif durable susceptible d’être ultérieurement utilisé par les forces nationales.
À l’issue de la réunion, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a salué une mobilisation internationale qu’il qualifie de significative. Selon lui, le rétablissement progressif de la sécurité constitue un préalable essentiel à l’organisation d’élections crédibles et inclusives en Haïti.
Si les annonces de New York traduisent une volonté politique renforcée, leur efficacité dépendra désormais de la mise en œuvre sur le terrain. Dans un contexte marqué par l’urgence sécuritaire et l’attente d’actions concrètes, la mission multinationale est appelée à faire rapidement ses preuves.
— RL News
