Près de dix mois après son entrée en fonction, le 9 décembre 2024, le Directeur général de la Direction Générale des Impôts (DGI), Me Romial Petit, fait le point sur l’état de l’institution. Entre amélioration des conditions de travail, redéploiement des bureaux affectés par l’insécurité et lutte contre la corruption interne, le numéro un de la DGI dresse un bilan nuancé mais porteur d’espoir.
Port-au-Prince, 27 octobre 2025.Créée le 6 juin 1924, la DGI a pour mission principale de percevoir les impôts, taxes et autres recettes de l’État haïtien, tout en veillant à l’application des lois fiscales et à la gestion du domaine privé de l’État. Depuis 1934, elle est également chargée de la collecte des impôts locaux. Cent un an après sa création, l’institution, qui compte aujourd’hui 2 094 employés – fonctionnaires et contractuels confondus – demeure un pilier du fonctionnement administratif et financier du pays.
Dès sa prise de fonction, Me Petit a mis l’accent sur l’amélioration des conditions salariales et des avantages du personnel. « Nous avons résolu plusieurs problèmes liés aux salaires et à la reconnaissance du mérite », a-t-il déclaré. Plusieurs employés ont ainsi bénéficié de promotions internes, une mesure visant à renforcer la motivation et la stabilité du personnel.
« La DGI ne peut atteindre ses objectifs sans un personnel compétent et valorisé. C’est pourquoi nous avons travaillé à rétablir la confiance et la dignité de nos employés », souligne le Directeur général.
Malgré ces avancées internes, le climat d’insécurité continue de peser lourdement sur le fonctionnement de la DGI. Pas moins de 21 points de perception ont été contraints de se délocaliser à cause des violences armées dans plusieurs zones.
Certains bureaux ont déjà été relogés, tandis que d’autres devraient l’être d’ici la fin du premier trimestre de l’année fiscale, précise Me Petit. Ces déplacements forcés ont des conséquences directes sur la mobilisation des recettes fiscales : « De nombreuses entreprises ont fermé leurs portes ou se sont délocalisées. Cela réduit considérablement la base imposable et complique la tâche de nos services. »
Une lutte assumée contre la corruption
À son arrivée, le Directeur général a hérité d’une institution minée par des dénonciations de corruption. Dix mois plus tard, il affirme avoir pris des mesures correctives : « Nous avons réagi avec rigueur face aux irrégularités signalées. Aujourd’hui, les mécanismes de contrôle sont renforcés et la transparence administrative est une priorité. »
Ces efforts s’inscrivent dans une dynamique plus large de redressement institutionnel, visant à restaurer la crédibilité de la DGI auprès des contribuables et des partenaires de l’État.
Pour Me Petit, la modernisation de la DGI passe par une meilleure organisation interne, une digitalisation accrue et une décentralisation effective des services. « Malgré les contraintes sécuritaires, nous restons déterminés à poursuivre les réformes engagées », conclut-il.
Dix mois après sa nomination, le Directeur général semble donc avoir réussi à stabiliser une administration fragilisée, tout en préparant le terrain pour une transformation durable de la Direction Générale des Impôts — institution clé de la souveraineté financière haïtienne.
Yves MANUEL
RLNEWS
