Fête du Drapeau au Cap-Haïtien : une célébration de luxe boycottée par la population

Fête du Drapeau au Cap-Haïtien : une célébration de luxe boycottée par la population
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Une cérémonie de la 221e Fête du Drapeau sous haute tension, entre gaspillage de fonds publics, rejet populaire et scandales.

Cap-Haïtien, 18 mai 2025 — Ce qui devait être une journée d’unité nationale s’est transformé en un véritable fiasco politique. La 221e Fête du Drapeau, organisée cette année dans la deuxième ville du pays, a été marquée par une forte contestation populaire, un boycott massif des habitants et des dépenses jugées excessives.

Dès 8h du matin, les autorités ont lancé les festivités sur la Place d’Armes avec la montée du drapeau. Étaient présents : le coordonnateur du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, le ministre de l’Éducation Antoine Augustin et d’autres hauts responsables.

Après une messe symbolique à la cathédrale, la délégation s’est rendue à la mairie où un podium officiel avait été installé. Des discours officiels se sont succédé, mais la population, elle, exprimait son ras-le-bol :

« CPT se vòlè », ont scandé plusieurs citoyens dans les rues.

Le rejet était tel que certains ont même refusé le repas communautaire offert par les autorités.

Gaspillage d’argent public : plus de 300 millions de gourdes dépensées

Selon des sources fiables, l’organisation de cette fête a coûté plus de 300 millions de gourdes. Parmi les dépenses les plus choquantes :

Location de véhicules de luxe pour les VIP et leurs proches.

Réservation de chambres d’hôtel luxueuses, parfois non utilisées.

Restauration coûteuse pour des réunions qui n’ont jamais eu lieu.

Prise en charge de compagnes non officielles (surnommées boubout), sans fonction reconnue.

Un climat de sécurité excessif et de privilèges

La résidence de Fritz Alphonse Jean, située à la rue 19, a été placée sous haute sécurité. Cinq véhicules de police y étaient postés en permanence. Des agents ont reçu des primes sans qu’aucune mission claire ne soit communiquée.

Incident à la cathédrale : un professeur giflé par la police

Autre fait marquant : le professeur de littérature connu sous le nom de Mèt Kraze, militant pour les droits des enseignants, a été giflé par un agent de la POLITOUR à l’intérieur même de la cathédrale. Il a répliqué sur-le-champ. Il était accompagné d’une vingtaine d’enseignants venus réclamer :

Leur nomination dans le système éducatif.

Une augmentation de salaire.

La livraison des cartes de débit promises.

Malgré la participation de quelques écoles, comme l’Institution Sacré-Cœur, la Fête du Drapeau 2024 a surtout mis en lumière le fossé grandissant entre les dirigeants et le peuple.

La majorité des responsables ont quitté la ville dès la fin des cérémonies. Le ministre de l’Éducation a déjà regagné la capitale. Le Premier ministre était encore présent ce dimanche, mais son retour à Port-au-Prince était imminent.

Loin de renforcer l’unité nationale, cette célébration a illustré une fois de plus la déconnexion flagrante d’un pouvoir qui dépense sans compter, alors que la population vit dans une misère profonde. Une insulte à la dignité du peuple haïtien, en quête de justice, de services de base et de respect.

RLnews (RL)

rlnewshaiti

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