Feuille de route de l’OEA : un plan mal calibré pour Haïti ?
La récente feuille de route de l’OEA censée appuyer la transition haïtienne soulève de vives critiques. Pour le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens, ce plan mal pensé risque de gaspiller des ressources précieuses et de perpétuer l’instabilité au lieu de la résoudre.
Le document publié par l’Organisation des États Américains (OEA) sous le titre « Towards a Haitian-led Roadmap for Stability and Peace with Regional and International Support » a suscité un tollé au sein de l’opinion publique haïtienne. De nombreux acteurs dénoncent un plan déconnecté de la réalité, incapable de répondre à la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Pire encore, sa mise en œuvre dans sa forme actuelle pourrait conduire à un gaspillage monumental de ressources qui devraient être allouées à des priorités urgentes.
Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (FUSION/PFSDH) s’étonne du silence du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et de la Primature, plus d’une semaine après la publication du document. Leur mutisme est interprété comme un désintérêt, voire un calcul politique, dans un contexte où les luttes de pouvoir priment sur les intérêts du pays. Pour Fusion, cette transition semble davantage guidée par la volonté de prolonger les privilèges du pouvoir que par une vision claire de l’avenir démocratique d’Haïti.
Les dirigeants haïtiens, s’ils veulent réellement reprendre les rênes de leur avenir, doivent faire entendre leur voix. Il ne s’agit pas simplement de critiquer l’OEA, mais d’exiger une réorientation claire du processus. Une feuille de route conduite par Haïti doit nécessairement s’articuler autour de deux priorités : la restauration de la sécurité sur l’ensemble du territoire et la recherche d’un large consensus politique pour garantir une transition crédible au-delà du 7 février 2026.
Fusion rappelle également que les expériences passées de l’OEA en Haïti n’ont pas toujours été concluantes, notamment dans le domaine électoral. Pourtant, comme l’a souligné un haut responsable américain, l’OEA doit prouver son utilité en aidant efficacement les États membres en difficulté.
Enfin, le parti s’oppose à l’allocation déséquilibrée des fonds, avec une part jugée excessive dédiée à l’aide humanitaire – 11 % du budget projeté. Dans un pays contrôlé en grande partie par des groupes armés, cette aide risque de ne jamais atteindre les populations les plus vulnérables. À l’inverse, un soutien robuste à la Police nationale, aux Forces armées d’Haïti et à la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité (MMAS) devrait être priorisé, tant en effectifs qu’en logistique.
Conclusion du Directoire de la Fusion
L’OEA doit impérativement revoir sa copie. L’avenir d’Haïti mérite mieux qu’un plan bâclé et des calculs politiques à courte vue. Il est temps de recentrer les efforts internationaux sur les vraies urgences du pays.
RLnews ( RL)
