Fin des programmes HOPE et HELP : un choc économique pour Haïti, un défi migratoire pour la République Dominicaine

La fin des programmes américains HOPE et HELP, qui facilitaient depuis 19 ans les exportations haïtiennes de vêtements vers les États-Unis, ouvre une zone de turbulences économiques et sociales. Les législateurs dominicains s’alarment déjà des conséquences directes sur Haïti et de la pression migratoire attendue sur leur territoire.
Avec l’expiration, le 30 septembre, des accords HOPE et HELP, Haïti perd l’un de ses rares leviers de compétitivité. Ces régimes spéciaux avaient attiré des investisseurs internationaux et permis la création de dizaines de milliers d’emplois, essentiels pour l’économie d’un pays en crise permanente.
La fin de ces privilèges douaniers menace de fermer des usines, d’accentuer le chômage et de priver de ressources des milliers de familles haïtiennes.
L’effet domino sur la migration
Le sénateur dominicain Omar Fernández souligne que ce choc économique pourrait être un déclencheur d’exodes massifs vers la République Dominicaine. La question n’est pas seulement économique : elle est aussi sécuritaire et humanitaire.
De son côté, Charlie Mariotti alerte sur la fragilité des zones franches frontalières : 26 000 emplois directs en Haïti et plus de 9 000 en République Dominicaine seraient en péril.
La diplomatie dominicaine en action
Face au risque, le gouvernement dominicain tente d’arracher à Washington une prolongation de dix ans des programmes. Une initiative présentée comme indispensable pour limiter l’instabilité régionale et préserver un minimum de cohésion économique dans la zone Caraïbes.
Quand économie et sécurité se rejoignent
Les débats au Sénat dominicain ont aussi fait ressortir le lien étroit entre la crise économique haïtienne et la spirale de la violence des gangs. Plusieurs législateurs ont rappelé que l’insécurité est un facteur clé d’expulsion des Haïtiens vers le territoire voisin.
La démarche du président Luis Abinader auprès de la Chine et de la Russie pour soutenir la mission de l’ONU en Haïti traduit cette conviction : stabiliser Haïti, sur le plan économique comme sécuritaire, reste le seul moyen de contenir l’urgence migratoire qui se profile.
RLnews ( RL)