Gestion opaque et transition incertaine : La Convention pour la Refondation de la Nation dénonce l’échec du gouvernement

Le gouvernement haïtien a annoncé le déblocage de 1 milliard de gourdes à l’occasion des fêtes de fin d’année, une initiative visant à soulager les populations les plus vulnérables. Cependant, selon la Convention pour la Refondation de la Nation (KORE-N), cette mesure n’a eu aucun impact tangible sur les bénéficiaires ciblés. Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 7 janvier dans la capitale haïtienne, Danielo Féquière, porte-parole de l’organisation, a dénoncé une mauvaise gestion des fonds, affirmant que les populations déplacées de la zone métropolitaine n’ont pas reçu les kits alimentaires promis.

M. Féquière a critiqué la répression dont sont victimes les déplacés, évoquant des cas de brutalité policière, de bousculades et d’humiliations dans plusieurs sites d’hébergement temporaire. « Au lieu de recevoir de l’aide, ces personnes vulnérables subissent des coups de matraque et une indignité constante », a-t-il déclaré. Il a également exhorté le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement à revoir leur approche. Selon lui, aucun programme d’aide humanitaire ne pourra réellement sortir le pays de la crise, insistant sur la nécessité d’investir dans l’agriculture vivrière pour réduire la dépendance chronique de la population.

Critique des partis politiques et de la gestion du pouvoir de transition

La KORE-N a sévèrement critiqué les partis politiques ayant contribué à la mise en place du pouvoir de transition, notamment Pitit Desalin, accusé de trahir l’idéal dessalinien. « Aucune politique agraire claire n’a été définie pour combattre l’insécurité alimentaire qui frappe le pays », a martelé le porte-parole. Le parti estime que les neuf membres actuels du Conseil présidentiel de transition manquent de vision et de volonté, ce qui compromet la réussite de la transition.

La question des trois conseillers présidentiels inculpés dans le scandale de corruption de la Banque Nationale de Crédit (BNC) a également été abordée. La KORE-N a exigé leur mise à l’écart, soulignant que leur maintien au sein du Conseil nuit à sa crédibilité. « On ne peut rien attendre d’un conseil discrédité », a affirmé M. Féquière, qui appelle à la mobilisation de toutes les forces vives de la nation en vue de trouver une nouvelle alternative politique capable de sortir le pays de l’impasse actuelle.

Dans un contexte de crise socio-économique aiguë, cette structure politique préconise une réforme en profondeur des institutions de l’État, tout en insistant sur l’urgence de repenser les politiques publiques, notamment dans les secteurs clés comme l’agriculture. Pour l’organisation, seule une véritable refondation de la nation, impliquant toutes les composantes de la société, permettra de tracer une voie vers la stabilité et le développement durable.

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