Haïti : 139 morts et 18 000 déplacés à Kenscoff, le RNDDH tire la sonnette d’alarme

Haïti : 139 morts et 18 000 déplacés à Kenscoff, le RNDDH tire la sonnette d’alarme
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En deux semaines, des gangs armés ont semé la terreur à Kenscoff. Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) dénonce un carnage : 139 morts, des milliers de déplacés et des dizaines de maisons incendiées. L’organisation critique l’inaction des autorités face à cette crise sécuritaire.

Le RNDDH dresse un tableau accablant de la situation à Kenscoff. Entre le 27 janvier et le 13 février 2025, au moins 139 personnes ont été assassinées et neuf autres portées disparues. Selon l’organisation, ces violences sont l’œuvre des gangs de la coalition Viv Ansanm, qui ont attaqué plusieurs localités de la commune.

Le rapport, s’appuyant sur des données de la Direction de la Protection Civile, estime à 18 000 le nombre de personnes ayant fui leur domicile. “Face à la menace, des familles ont dû abandonner leurs maisons pour se réfugier chez des proches, dans des zones plus sûres ou dans des centres d’accueil improvisés”, rapporte le RNDDH.

Actuellement, 326 familles, soit 1 329 personnes, s’entassent dans quatre espaces transformés en refuges : l’École Nationale de Furcy, l’École Maternelle La Petite Enfance de Jean-Paul II, l’Église L’Arche de la Nouvelle Alliance de Kenscoff et la Mairie de Kenscoff.

Parallèlement, 43 habitations ont été incendiées ou vandalisées. Parmi les victimes, Edner Nazaire, CASEC de Bongard, a perdu sa maison et celles de 11 membres de sa famille, parties en fumée.

Une attaque méthodique et coordonnée

Selon le RNDDH, cette offensive aurait été orchestrée avec la complicité de Pierre Fils Orvil, un évadé de prison originaire de Kenscoff. “Il a guidé plus d’une centaine de bandits armés sous les ordres d’un certain Didi, allié du gang Village de Dieu, dirigé par Johnson André, alias Izo 5 Secondes“, précise le rapport.

Les assaillants, partis de Carrefour, ont traversé les montagnes jusqu’à Berly avant de s’attaquer à Bois d’Avril, Carrefour Bèt, Godet, Bélot et Ti Plas. “Ils ont exécuté plusieurs habitants, incendié des dizaines de maisons et pillé de nombreux biens”, déplore l’organisation.

Le RNDDH fustige l’inaction des autorités

Face à cette escalade de la violence, le RNDDH dénonce une absence totale de réaction des autorités. “L’État reste passif pendant que des milliers de familles sombrent dans la misère”, critique l’organisation.

À Kenscoff, la population, traumatisée, attend désespérément des mesures concrètes. “L’indifférence des dirigeants laisse les victimes sans espoir”, conclut le RNDDH.

RLnews

rlnewshaiti

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