Haïti : 1,4 million de déplacés, la crise sécuritaire atteint un niveau historique
Port-au-Prince, 16 octobre 2025 – La violence des gangs armés en Haïti pousse 1,4 million de personnes à fuir leurs foyers, un record historique, alerte l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM). Plus de la moitié des déplacés sont des enfants et des femmes, souligne l’agence onusienne.
Cette situation représente une hausse de 36 % par rapport à la fin 2024. Grégoire Goodstein, chef de mission de l’OIM en Haïti, tire la sonnette d’alarme : « La gravité de cette crise exige une réponse internationale plus soutenue et coordonnée. La générosité des communautés haïtiennes doit être accompagnée d’un appui concret du monde extérieur. »
Depuis plusieurs années, Haïti fait face à une escalade de violences criminelles. Meurtres, viols, pillages et enlèvements rythment le quotidien, dans un contexte de gouvernance fragile et d’instabilité politique. La situation s’est aggravée début 2024, lorsque les gangs ont contraint l’ancien Premier ministre Ariel Henry à démissionner.
Si la capitale est quasiment sous contrôle des gangs, la crise dépasse largement Port-au-Prince. Selon l’OIM, 64 % des déplacements récents concernent d’autres départements, notamment l’Artibonite et le Centre, où les attaques se sont intensifiées tout au long de 2025.
Les centres d’accueil peinent à absorber l’afflux de déplacés. Cette pression s’accentue avec le retour de plus de 207 000 Haïtiens expulsés de République dominicaine au début de l’année. La communauté internationale est désormais appelée à renforcer son soutien pour faire face à cette urgence humanitaire sans précédent.
RLnews ( RL)
