Du 7 février 1986 au 7 février 2026, Haïti traverse quarante ans de transition démocratique sans fin. Quarante années d’instabilité politique, d’élections frauduleuses, de coups d’État, de violence armée, de dépendance étrangère et d’effondrement institutionnel. Ce cycle historique, né après la chute de la dictature des Duvalier, a plongé le pays dans ce que le MOUVEMENT POINT FINAL qualifie de traversée du désert politique.
Le 7 février 1986 devait ouvrir l’ère démocratique. Il a surtout enclenché une transition interminable. Pierre Raymond Dumas parlait déjà d’une démocratie en suspens. Quarante ans plus tard, le constat s’impose avec brutalité : la République d’Haïti n’existe plus dans sa plénitude souveraine. L’État s’est effondré, les institutions ont perdu leur autorité, la dignité nationale s’est érodée, et la société s’est fragmentée.
La crise haïtienne, issue de l’échec de la transition démocratique post-Duvalier, se manifeste dans toutes les sphères de la vie nationale. La famille, noyau fondamental de la société, se désagrège. Cette désintégration sociale alimente directement la montée des gangs armés. Une jeunesse abandonnée, sans éducation solide, sans cadre sportif, sans perspectives économiques, devient une proie facile pour la violence organisée. Pour POINT FINAL, reconstruire Haïti commence par la reconstruction de la famille haïtienne, base d’une société intègre, responsable et productive.
Sur le plan social et sociétal, aucune institution ne fonctionne normalement quarante ans après la dictature. L’Église, autrefois pilier moral, s’est enlisée dans des logiques mercantiles. Le système éducatif s’est effondré. L’État s’est retiré de l’enseignement public au profit d’un secteur privé dominé par les congrégations religieuses. Le résultat est connu : lekòl kraze nan peyi. Sans refondation de l’éducation nationale, aucun développement durable n’est possible à l’horizon 2054.
Une économie en récession permanente
Depuis 2016, Haïti enregistre une récession quasi continue. Les investissements ont disparu, le tourisme s’est éteint, la production nationale s’est effondrée, l’importation domine tout, et la monnaie nationale s’affaiblit. La diaspora haïtienne maintient le pays à flot avec plus de 4,2 milliards de dollars américains par an. Cette dépendance révèle l’urgence d’un redressement économique structurel, fondement indispensable à la souveraineté nationale.
L’insécurité actuelle représente l’expression violente de l’échec de l’État depuis 1986. Aucun projet cohérent n’a protégé ou encadré la jeunesse. Les centres sportifs ont disparu. Les politiques publiques ont abandonné les jeunes. Une énergie vitale non canalisée a débordé, comme une rivière sans lit, donnant naissance aux gangs armés qui terrorisent la population. Pour POINT FINAL, l’insécurité n’est pas qu’un problème militaire ; elle est sociétale, et seule une approche globale peut la résoudre.
Depuis l’annulation de la dette externe en 2006, Haïti vit sous perfusion de la communauté internationale. Le pays a perdu sa solvabilité, sa capacité à contracter des prêts structurants et son autonomie économique. Cette dépendance a nourri une crise humanitaire permanente et aggravé l’insécurité alimentaire. En quarante ans, la production agricole nationale s’est effondrée tandis que la population doublait. Aujourd’hui, plus de six millions d’Haïtiens vivent dans l’insécurité alimentaire grave.
La crise politique, matrice de tous les chaos
La crise politique haïtienne plonge ses racines en 1986. Depuis, le pays a connu une succession de coups d’État, d’élections frauduleuses, de transitions improvisées et de gouvernements illégitimes. De Namphy à Aristide, de Préval à Martelly, jusqu’à l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, chaque épisode a fragilisé davantage l’État. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), né après cet assassinat, incarne aujourd’hui l’échec suprême du système : corruption, népotisme, marchandage politique et perte totale de crédibilité.
7 février 2026 : une rupture historique incontournable
Pour le MOUVEMENT POINT FINAL, le 7 février 2026 doit marquer une rupture nette avec quarante ans de désert politique. C’est dans cet esprit qu’il propose la “Résolution du 222ᵉ anniversaire de l’indépendance d’Haïti (1804–2026)”, une alternative de sortie de crise claire et structurée.
Cette alternative prévoit notamment :
le départ pacifique du CPT le 7 février 2026 ;
la mise en place d’une nouvelle transition conduite par un juge de la Cour de cassation ;
l’élaboration d’un nouveau projet de société et d’un plan de développement durable à l’horizon 2054 ;
le rétablissement rapide de la sécurité sur tout le territoire ;
l’audit de la période post-assassinat de Jovenel Moïse ;
la réforme des forces de l’ordre ;
l’organisation d’élections libres, crédibles et souveraines.
La transition proposée aurait une durée limitée de un à deux ans.
Le 7 février 1986 a marqué la chute d’une dictature.
Le 7 février 2026 doit marquer la fin d’un cycle d’errance.
Haïti ne peut plus survivre dans une transition permanente. Le pays doit choisir entre la continuité du chaos ou la refondation nationale. POINT FINAL appelle à cette rupture historique.
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