Deux ans après l’arrestation du maire de Jacmel, Marky Kessa, ses partisans dénoncent une dérive judiciaire qu’ils qualifient d’injustice flagrante. Ils accusent des acteurs politiques et économiques de maintenir le maire derrière les barreaux pour des raisons politiques et non judiciaires.
Jacmel, 20 novembre 2025 .— Marky Kessa totalise désormais deux ans en prison. Les autorités l’accusent d’avoir participé à la planification de l’assassinat du président Jovenel Moïse. Ses partisans rejettent ces accusations. Ils évoquent un agenda politique qui, selon eux, cherche à « briser un maire en fonction » et à étouffer son combat contre la criminalité.
Les partisans montent au créneau
Tôt ce jeudi matin, plusieurs partisans du maire se sont présentés devant la presse à Jacmel. Ils dénoncent une procédure qu’ils jugent injuste.
Jimm Jacob Pierre et l’ingénieur Evens Obel prennent la parole au nom de leur leader. Ils affirment que Marky Kessa devient un « prisonnier politique ». Selon eux, les autorités l’enferment parce qu’il combat la délinquance juvénile dans la cité.
Ils accusent des politiciens corrompus et certains bourgeois influents d’avoir comploté contre le maire. Ces groupes, avancent-ils, ne parviennent plus à recruter de jeunes pour alimenter des réseaux de violence. Ils cherchent donc à neutraliser l’un des rares responsables locaux qui résiste à leurs intérêts.
Les partisans rappellent que le maire s’est opposé à la privatisation de la plage La Saline par des « kawly ». Ils affirment également qu’il a empêché la troupe « Sweet Micky » de tenir des propos jugés déplacés lors du carnaval de Jacmel.
Pour eux, ces prises de position déclenchent la colère de groupes influents qui veulent désormais l’éliminer politiquement.
Les partisans évoquent le dossier Jovenel Moïse
Les proches de Marky Kessa reviennent aussi sur le lien entre le maire et l’ancien président. Ils soutiennent que lorsque des acteurs politiques menaçaient de s’en prendre à Jovenel Moïse, ce dernier avait trouvé refuge chez Marky Kessa à Jacmel.
Ils citent notamment Steven Benoit, Youri Latortue, André Michel et Don Kato. Ces figures politiques, accusées à l’époque d’avoir promis de « mettre le pays à feu », auraient, selon eux, davantage de raisons d’être inquiétées par la justice que le maire.
« Le rat ne doit pas manger la canne pour que le lézard meure innocent », lancent-ils pour illustrer l’injustice qu’ils dénoncent.
Les partisans et la famille du maire implorent l’arrivée d’un juge intègre capable de traiter le dossier avec impartialité. Ils souhaitent une décision qui respecte la loi et rétablit la vérité.
Ils exhortent aussi la Fédération nationale des associations de maires (FENAM) à prendre position, rappelant qu’elle ne peut pas abandonner l’un de ses membres.
Les sympathisants concluent en réaffirmant leur engagement :
« Vive la libération de Marky Kessa. Justice pour le président Jovenel Moïse. Vive une autre Haïti. »
— Léger Mackenson

