Port-au-Prince, 19 novembre 2025 — La rencontre entre Haïti et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) lors de la 46ᵉ Conférence ministérielle de la Francophonie ne se limite pas à un simple échange diplomatique. Elle marque un moment clé dans le processus de stabilisation du pays et dans la préparation d’une transition institutionnelle crédible.
Le ministre haïtien des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, a insisté sur la nécessité de soutenir les forces de sécurité nationales, en particulier la Force de Répression des Gangs. Cette démarche n’est pas uniquement militaire : elle constitue le socle indispensable à toute relance démocratique et à l’organisation d’élections transparentes. Le pays se trouve à un carrefour crucial, où le rétablissement de l’ordre public conditionne la légitimité des institutions et la confiance des citoyens.
De son côté, la secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, a réaffirmé l’engagement de l’organisation à accompagner Haïti. Au-delà de l’aide matérielle pour les Forces armées et la Police nationale, il s’agit d’un signal politique fort : la communauté francophone reconnaît l’urgence et la complexité de la situation haïtienne et se positionne comme partenaire de long terme.
Cet accord symbolise un double impératif. D’une part, la sécurité intérieure reste un défi majeur, où les avancées récentes doivent être consolidées pour éviter tout recul. D’autre part, la transition institutionnelle exige une coordination internationale précise pour garantir que l’État haïtien reprenne pleinement ses fonctions, de l’administration locale aux processus électoraux.
Haïti, confronté à des défis persistants, ne peut se contenter de mesures ponctuelles. La coopération avec l’OIF doit devenir un levier stratégique, non seulement pour rétablir l’ordre public, mais aussi pour renforcer les institutions et restaurer la confiance des citoyens. C’est dans cette logique que le pays peut espérer sortir d’une crise prolongée et tracer la voie d’un avenir démocratique plus stable.
La route est encore longue, mais cette alliance avec l’OIF marque un pas décisif : elle réaffirme que la sécurité et la gouvernance sont indissociables et que la communauté internationale peut jouer un rôle déterminant, à condition que l’aide soit coordonnée, stratégique et durable. Haïti, en s’appuyant sur ces partenariats, peut espérer non seulement survivre à ses crises, mais construire les bases d’une stabilité durable.
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