À cinq mois de l’échéance du 7 février 2026, la question du départ du Conseil présidentiel de Transition (CPT) suscite des inquiétudes dans toutes les couches de la société. La note de l’organisation Chemin Délivrance traduit une vérité que nul ne peut nier : Haïti est prisonnière d’une transition interminable et stérile. Depuis plus de cinquante mois, le pays s’enfonce dans une crise socio-économique et politique qui étouffe son peuple, épuisé par tant de promesses non tenues.
Le constat est implacable : l’accord du 3 avril 2024, censé tracer la voie d’un retour à l’ordre constitutionnel, a accouché d’une gouvernance confuse et sans vision. L’alliance entre une partie du secteur politique, de la société civile et du privé des affaires n’a produit qu’une élite repliée sur ses privilèges, sourde aux souffrances de la majorité. Quant au CPT, il incarne aujourd’hui l’échec flagrant de la transition et l’incompétence d’un pouvoir incapable d’inspirer confiance ou d’offrir des perspectives réelles.
L’urgence d’un pouvoir fort et pragmatique
À l’approche de février 2026, le risque d’un nouveau chaos est réel si aucune correction n’est apportée. Il faut, au plus vite, un redressement courageux. Cela passe par la mise en place d’un exécutif fort et équilibré, associant une présidence garante de l’autorité et une primature dotée d’un leadership pragmatique et novateur. La reconstruction de la confiance nationale exige une gouvernance qui rétablisse l’ordre public, redynamise les institutions et ouvre enfin la voie à des élections crédibles.
Une nouvelle gouvernance pour la renaissance
Ce changement ne saurait se limiter à des discours. Il doit s’articuler autour de trois axes concrets :
La sécurité : rétablir l’autorité de l’État et renforcer la paix par une commission permanente de dialogue national.
La justice sociale : réparer les victimes de l’insécurité et mettre fin à l’impunité.
La démocratie : mobiliser les ressources pour organiser des élections inclusives et participatives.
Haïti ne peut plus se permettre de prolonger son agonie institutionnelle. Le 7 février 2026 doit être une date de rupture, non une nouvelle étape de désillusion. La classe politique, les élites économiques et la société civile doivent choisir : persister dans la médiocrité ou s’engager dans un véritable projet national. L’heure n’est plus aux calculs mesquins mais à la responsabilité historique.
Tous ensemble pour la délivrance et la renaissance, comme le rappelle Chemin Délivrance. Mais cela exige courage, vision et une volonté ferme de rompre avec les dérives du passé.
✍🏽 Yves Manuel
RLnews ( RL)
