Haïti : Fusion prévient d’un vide institutionnel imminent et presse un accord national

À cinq mois de l’échéance du Conseil Présidentiel de Transition, la Fusion sonne l’alarme. Le parti rappelle que le mandat prend fin le 7 février 2026, sans prolongation possible, et exige un accord politique immédiat pour empêcher un vide institutionnel.
Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH/Fusion) hausse le ton : le compte à rebours a commencé et le pays n’a que 150 jours pour éviter une crise majeure.
Selon l’Accord du 3 avril 2024, le mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) expire le 7 février 2026. Aucune prolongation n’est prévue, et les membres du CPT ont juré de respecter cet engagement. Pour la Fusion, ignorer cette limite reviendrait à se parjurer.
Or, les trois missions confiées au CPT — sécurité, réformes institutionnelles et organisation d’élections crédibles — n’ont pas été remplies. Le calendrier électoral est irréaliste : pour assurer une transition démocratique début 2026, les scrutins devraient avoir lieu dès novembre 2025, soit dans huit semaines. Mais les conditions ne sont pas réunies.
Les faits sont clairs : pas de référendum constitutionnel, pas d’élections crédibles. La Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité termine son mandat le 2 octobre sans effectifs suffisants. La future Force de Suppression des Gangs, si elle est validée par l’ONU, mettra des mois avant d’être opérationnelle.
« Attendre le 6 février pour constater qu’il n’y aura personne à qui remettre le pouvoir serait irresponsable », avertit la Fusion, rejetant toute idée d’élections partielles limitées aux zones hors de contrôle des gangs.
Le parti appelle à engager sans délai des pourparlers entre Haïtiens, sans ingérence étrangère, pour définir une nouvelle formule de gouvernance. Sa proposition : confier à une autorité morale, neutre et respectée, la mission de convoquer les acteurs clés afin de bâtir un consensus solide.
« Le temps joue contre nous. Si nous ne trouvons pas une solution maintenant, le pays sombrera dans un vide institutionnel. Il est venu le temps de se parler franchement », insiste la Fusion.
RLnews ( RL)