Haïti – Gouvernance : Le contrat d’audit fantôme qui embarrasse l’État

Haïti – Gouvernance : Le contrat d’audit fantôme qui embarrasse l’État
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Un contrat d’audit attribué en 2023, financé mais resté lettre morte, jette une ombre sur la gouvernance haïtienne. Alors que le nouveau gouvernement s’active sur la scène internationale, la question de la transparence demeure un test décisif pour sa crédibilité.

Sous l’administration Ariel Henry, la firme Satori Consulting avait reçu un contrat d’audit stratégique, attribué sans appel d’offres. Malgré les fonds débloqués, le travail n’a jamais été réalisé. Une situation qui interpelle sur la gestion des ressources publiques et le risque de dérives liées au favoritisme.

Lors d’une présentation récente de l’ONI, des irrégularités ont été mises en lumière : 800 000 identités dupliquées sur 6 millions. Une faille alarmante qui fragilise l’intégrité du système national d’identification et démontre l’urgence d’un audit sérieux et indépendant.

Des avertissements ignorés

Conscient de la méfiance, Ariel Henry avait lui-même craint qu’un audit conduit directement par son gouvernement ne soit perçu comme une manipulation en faveur de Dermalog, la firme allemande responsable du système. Mais ce manque de décision a laissé un vide, ouvrant la porte à la crise actuelle.

En déplacement à Washington, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, accompagné de son ministre des Finances Alfred Metelus et du directeur électoral Philippe Augustin, tente de convaincre les partenaires internationaux. Pourtant, la crédibilité de son équipe dépendra aussi de sa capacité à résoudre ce dossier.

La société Soltice Consulting, basée à New York, avait été payée pour réaliser l’audit en 2023, mais rien n’a suivi. Aujourd’hui, l’administration Fils-Aimé doit agir vite. Ce chantier non résolu est une condition essentielle pour rétablir la confiance des citoyens et obtenir l’appui de la communauté internationale.

Le scandale du contrat d’audit inachevé symbolise les défis persistants de la gouvernance en Haïti. Le nouveau gouvernement a désormais l’occasion – et l’obligation – de clore ce dossier. S’il échoue, il risque de compromettre ses engagements de transparence et d’affaiblir davantage la confiance publique.

Par Ing. Alex St-Gardien Jecrois | RLNEWS

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