
Le Mouvement Point Final interpelle l’ULCC et la Cour supérieure des comptes pour enquêter sur l’utilisation des fonds publics entre 2021 et 2025, une période marquée par une gouvernance jugée opaque et inefficace.
Le Mouvement Point Final (MPF) appelle l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) et la Cour supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) à lancer une enquête approfondie sur la gestion financière de la transition qui a suivi l’assassinat du président Jovenel Moïse, de 2021 à 2025.
Selon cette organisation de la société civile, la transparence et la reddition de comptes s’imposent avant la fin du mandat du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), prévue pour le 7 février 2026, conformément à l’accord du 3 avril 2024.
Une transition jugée chaotique et inefficace
Le MPF dénonce un échec total du CPT dans la gestion de la crise sécuritaire et politique. Pour lui, les dirigeants actuels n’ont démontré ni volonté ni capacité à sortir le pays du chaos.
La récente annulation du référendum par le CPT et le Conseil Électoral Provisoire (CEP) illustre, selon le mouvement, « l’incapacité criante du pouvoir à résoudre la crise nationale ».
De plus, la future arrivée de la Force de Répression des Gangs armés (FRG) dans les six prochains mois serait, toujours selon le MPF, la preuve que la communauté internationale ne fait plus confiance aux autorités haïtiennes actuelles pour rétablir la stabilité.
Un désaveu international croissant
Les dernières déclarations de diplomates américains confirment ce désengagement progressif. Le Mouvement Point Final estime que le CPT a désormais perdu tout appui étranger significatif.
Dans ses interventions publiques, notamment à la tribune des Nations unies et lors de la commémoration du 219e anniversaire de l’assassinat de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, le président du CPT, Laurent Saint-Cyr, aurait révélé l’ampleur du désarroi et du manque de vision de son équipe.
Des montants colossaux à examiner
Le MPF rappelle que les budgets de la République sur la période de transition représentent près de 3 billions de gourdes, soit des sommes considérables nécessitant un audit rigoureux :
2021–2022 : 247 milliards de gourdes
2022–2023 : 320 milliards de gourdes
2023–2024 : 327 milliards de gourdes
2024–2025 : 333 milliards de gourdes
2025–2026 : 420 milliards de gourdes
À ces montants s’ajoutent des dépenses controversées :
Le remboursement de la dette PetroCaribe par Ariel Henry, évalué à 500 millions de dollars américains ;
Le fonds référendaire et électoral, estimé à 65 millions de dollars ;
La gestion du Fonds National pour l’Éducation (FNE) entre 2021 et 2025.
En conclusion, le Mouvement Point Final se positionne comme une voix avant-gardiste de la société civile haïtienne. Il exige que l’ULCC et le CSC/CA fouillent sans complaisance la gestion des ressources publiques durant la période post-assassinat du président Jovenel Moïse.
« Le peuple haïtien a le droit de savoir comment son argent a été dépensé pendant cette transition chaotique », déclare le MPF, réaffirmant sa volonté de contribuer à une gouvernance plus intègre et responsable.
RLnews ( RL)