Haïti : il est temps de faire taire les campagnes de diffamation contre Betty Lamy

Par la rédaction de RLnews Opinion
27 juillet 2025
Dans un contexte haïtien marqué par l’opacité, la violence et l’effondrement institutionnel, il est facile – trop facile – de salir une figure publique en la mêlant aux pires crimes imaginables. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui avec Betty Lamy.
Depuis quelques mois, une campagne orchestrée par un réseau se présentant comme un collectif de « journalistes anti-corruption » cherche à discréditer Mme Lamy en l’accusant, sans la moindre preuve formelle, d’être au cœur d’un vaste trafic d’anguilles servant de couverture au blanchiment d’argent, au trafic de cocaïne, et même au trafic d’organes. Le tout serait lié, selon cette version, à une prétendue « transaction » douteuse de trois millions de dollars pour « acheter » le ministère de l’Agriculture.
Ces accusations sont graves. Mais elles sont surtout gratuites, non vérifiées et dangereusement diffamatoires.
Le procès sans preuves
Ce que révèle la note publiée par le « Réseau haïtien des journalistes anti-corruption », ce n’est pas une enquête rigoureuse ni un travail journalistique. C’est une exécution publique par communiqué. On y accuse, on insinue, on exige, sans jamais produire le moindre document, témoignage crédible, ou élément factuel.
Pire, on reproche à Mme Lamy d’avoir osé écrire à l’ONU pour dénoncer ce qui ressemble à une vendetta politique. Elle devient ainsi doublement coupable aux yeux de ses accusateurs : coupable de crimes supposés, et coupable de s’être défendue.
Une campagne politique déguisée
Tout cela survient dans un climat où de nombreuses personnalités de la société civile font l’objet de pressions, d’intimidations et d’attaques organisées. Ce genre de campagne n’est pas isolé. On ne peut ignorer le fait que Mme Lamy dérange, notamment pour ses prises de position sur la réforme du secteur agricole et sa dénonciation du pillage des ressources halieutiques haïtiennes.
La question n’est donc pas de savoir si Betty Lamy est parfaite. La vraie question est : où sont les preuves ? Qui bénéficie vraiment de cette campagne ? Et pourquoi maintenant ?
L’ONU n’est pas un outil de vengeance personnelle
Il est légitime de demander des comptes à l’Organisation des Nations Unies. Mais ce n’est pas à coups de communiqués accusatoires que l’on construit un État de droit. Exiger des « noms » sans respecter les procédures d’enquête et de justice n’a rien à voir avec la lutte contre l’impunité. C’est la porte ouverte à l’arbitraire.
Le vrai combat : protéger l’intégrité du débat public
Il est temps que les voix responsables s’élèvent. Haïti a besoin de transparence, oui. Mais elle a encore plus besoin d’honnêteté intellectuelle et de rigueur. Une presse libre ne peut se permettre de devenir l’outil d’une cabale.
Il ne s’agit pas ici de blanchir qui que ce soit. Il s’agit de défendre le droit fondamental de chaque citoyen, chaque activiste, chaque fonctionnaire, à ne pas être calomnié publiquement sans preuve.
Les enjeux sont trop graves pour laisser prospérer ce genre de campagne. La justice doit faire son travail, sans pression médiatique, sans manipulation. Et Betty Lamy, comme toute personne accusée publiquement, a droit à la présomption d’innocence.
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