Haïti / insecurité : la SOHACEP exige des comptes et appelle à la démission du CSPN

Port-au-Prince, mardi 15 avril 2025 .–
La Société Haïtienne de Criminologie et d’Études Pénales (SOHACEP) tire la sonnette d’alarme face à la montée fulgurante de l’insécurité en Haïti. Lors d’une conférence de presse ce mardi, l’organisation dénonce l’inaction des autorités étatiques et appelle à la démission immédiate des membres du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), jugés incapables de protéger la population.
La SOHACEP fustige le silence des autorités publiques, alors que les groupes criminels continuent de gagner du terrain. Les récentes attaques armées à Mibalais et à Kenscoff illustrent une nouvelle fois l’inefficacité de l’État et du CSPN à enrayer l’escalade de la violence.
Selon l’organisation, les populations civiles fuient massivement leurs quartiers sous la menace de gangs réunis au sein de la « coallition viv ansanm », sans que les autorités n’interviennent.
La SOHACEP pointe du doigt l’attitude irresponsable et complice de certaines autorités policières et politiques. Elle accuse notamment des membres du gouvernement de collaborer avec des bandits pour satisfaire les intérêts de puissants acteurs locaux et étrangers.
L’organisation distingue deux types de criminels :
Les “bandi ak sapat” : ceux qui agissent directement sur le terrain ;
Les “bandi ak kravat” : les figures de l’élite politique, économique et administrative qui planifient les violences dans l’ombre.
Plutôt que de formuler un plan d’action, les membres du CSPN – dont le Premier ministre, le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur et le directeur général de la PNH – se livrent à des conflits internes stériles, pendant que la population continue de tomber sous les balles. La SOHACEP déplore l’absence de vision, de coordination et de volonté politique.
Des questions directes au président du CPT
L’économiste Fritz Jean, président du CPT, est vivement interpellé :
Que fait-il face à l’insécurité galopante ?
Est-il conscient de l’impact économique des violences sur le pays ?
Pourquoi ne met-il pas en œuvre les promesses faites à l’époque de l’Accord de Montana ?
La SOHACEP l’accuse de trahison et l’invite à prendre ses responsabilités, tout en dénonçant sa proximité avec certains acteurs internationaux soupçonnés de vouloir prolonger la transition sans organiser d’élections.
Un appel à la démission et à une refondation sécuritaire
La SOHACEP estime que les principales autorités sécuritaires du pays ont échoué. Elle exige leur démission immédiate :
Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé
Ministre de la Justice Me Patrick Pélissier
Ministre de l’Intérieur Paul Antoine Bien-Aimé
Directeur général de la PNH Normil Rameau
Secrétaire d’État à la sécurité publique Mario Andrésol
En conclusion, la SOHACEP plaide pour l’élaboration urgente d’un plan national de sécurité, reposant sur les compétences de criminologues, psychologues, sociologues, anthropologues et d’experts reconnus en matière de sécurité publique.
Elle réaffirme son engagement à comprendre les racines de la criminalité et à contribuer, par la recherche et la prévention, à la réduction durable des actes criminels en Haïti.
RLnews ( RL)