
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) vit ses derniers instants. Après des mois d’impasses, de divisions internes et d’incapacité à stabiliser le pays, l’organe censé préparer le retour à l’ordre constitutionnel semble au bout du souffle. Face à cet échec, la CARICOM reprend les rênes du processus politique haïtien.
Port-au-Prince, 21 octobre 2025._Depuis deux semaines, le CPT multiplie les consultations discrètes avec les principaux partis politiques pour définir un mécanisme de transition avant le 7 février, date symbolique marquant la fin de son mandat.
Mais ces initiatives tardives n’ont pas suffi à rassurer. Plusieurs formations politiques majeures — Fanmi Lavalas, PHTK, OPL, entre autres — ont lancé leurs propres discussions pour élaborer une alternative crédible à la gouvernance actuelle.
La CARICOM hausse le ton
Dans une lettre officielle adressée aux acteurs représentés au sein du CPT, le Groupe de Personnalités Éminentes de la CARICOM exprime ouvertement son inquiétude face à la paralysie du Conseil.
L’organisation régionale appelle les forces politiques et la société civile à soumettre des propositions concrètes pour un nouvel accord de transition.
Ce geste marque un tournant : la CARICOM, qui avait contribué à la mise en place du CPT, reconnaît désormais son échec et cherche à reprendre la main sur le dossier haïtien.
La lettre de la CARICOM souligne aussi la montée de nouveaux groupements politiques et sociaux porteurs d’initiatives inédites pour sortir Haïti de l’impasse.
Parmi les personnalités consultées figurent Maryse Narcisse, André Michel, Claude Joseph, Ted Syndic et Moïse Jean-Charles. Tous ont été invités à présenter leurs visions pour une transition post-CPT.
Des scénarios à l’étude pour l’après-7 février
Dans l’attente d’un éventuel accord, les membres du CPT débattent actuellement de huit scénarios possibles pour l’après-7 février.
L’un d’eux prévoit le maintien de quatre coordonnateurs actuels pour diriger la prochaine phase de la transition.
Mais cette proposition divise, tant au sein de la classe politique que de la société civile.
Entre répétition et espoir
Ironie du sort : c’est la même CARICOM qui, en 2024, avait pesé de tout son poids pour imposer la formation du CPT.
Aujourd’hui, elle constate l’échec de cette expérience et tente une nouvelle médiation.
Le peuple haïtien, lui, reste suspendu à une question essentielle : cette fois, la communauté internationale permettra-t-elle enfin une solution vraiment haïtienne à la crise ?
RLnews ( RL)