Haiti : La Jeunesse exige une meilleure représentation dans les espaces décisionnels
Dans un discours marquant, Sonel Joseph, président de l’organisation “Koze Jèn yo”, a dénoncé la faible représentation des jeunes dans les instances décisionnelles en Haïti, malgré leur poids démographique. Ce plaidoyer s’inscrit dans un contexte où la jeunesse, pourtant majoritaire, est largement marginalisée des sphères politiques et administratives du pays.
Port-au-Prince, le 2 octobre 2024.-Selon Sonel Joseph, Haïti compte environ 7 millions de jeunes âgés de 18 à 40 ans, soit plus de 60 % de la population totale, estimée à 12 millions d’habitants. Cependant, depuis les élections de 1988 jusqu’à celles de 2016, la participation des jeunes dans les instances politico-décisionnelles reste extrêmement faible. Le nombre de jeunes ayant accédé au Parlement, que ce soit en tant que députés ou sénateurs, est dérisoire, tout comme leur présence au sein des collectivités territoriales.
Une fonction publique dominée par les aînés
Le président de “Koze Jèn yo” a également souligné l’âge moyen des fonctionnaires haïtiens, qui est de 43 ans. Selon lui, les jeunes de moins de 25 ans ne représentent qu’environ 1 % des effectifs de la fonction publique, tandis que 75 % des fonctionnaires ont plus de 35 ans. Ce déséquilibre dans la gestion de la chose publique renforce, selon lui, l’exclusion systématique des jeunes des postes à responsabilité.
Face à ce constat, Sonel Joseph appelle à la suppression des barrières constitutionnelles et légales qui empêchent les jeunes de participer pleinement aux décisions politiques. Selon lui, intégrer davantage les jeunes dans les espaces décisionnels pourrait aider à réduire le chômage, limiter l’immigration forcée, et combattre la corruption. Il estime que la jeunesse haïtienne, avec ses idées novatrices, pourrait moderniser la gouvernance du pays et renforcer la participation citoyenne.
Dans le cadre de la réforme constitutionnelle en cours, M. Joseph et son organisation demandent à l’exécutif de considérer l’âge de la citoyenneté comme celui de l’éligibilité, de la nomination et de l’accès aux postes décisionnels. Cette démarche vise à créer une société plus inclusive et démocratique. Le président de “Koze Jèn yo” a également appelé à un soutien de la part de la communauté internationale, des partis politiques, de la société civile et de l’ensemble de la population haïtienne.
“C’est le moment ou jamais”
En conclusion, Sonel Joseph a insisté sur l’urgence d’agir en faveur de la jeunesse : “C’est le moment ou jamais de systématiser la présence des jeunes dans les espaces décisionnels.” Pour lui, cette période de transition est une opportunité unique de transformer les discours en actions concrètes, et de donner à la jeunesse haïtienne l’espace nécessaire pour exprimer tout son potentiel.
Avec ce plaidoyer, “Koze Jèn yo” espère voir la jeunesse haïtienne jouer un rôle central dans l’avenir politique du pays, mettant en avant le besoin de renouvellement et de modernisation dans la gestion publique.
RLnews ( RL)