Haïti : plus de 2 600 morts et 1,3 million de déplacés en cinq mois selon l’ONU

Haïti : plus de 2 600 morts et 1,3 million de déplacés en cinq mois selon l’ONU
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Le Haut-Commissariat des Nations Unies alerte sur l’explosion de la violence en Haïti avec plus de 2 680 morts, 1,3 million de déplacés et des violations massives des droits humains.

En cinq mois seulement, Haïti compte plus de 2 680 morts, 1,3 million de déplacés internes et une flambée de violences sans précédent. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dresse un tableau accablant de la situation humanitaire et sécuritaire du pays, entre massacres, enlèvements, violences sexuelles et exécutions sommaires.

Dans son rapport publié récemment, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) chiffre à 2 680 le nombre de personnes tuées entre janvier et mai 2025 en Haïti, victimes des exactions perpétrées par les gangs armés. Ces derniers, auparavant concentrés à Port-au-Prince, ont désormais élargi leur emprise bien au-delà de la capitale, provoquant un déplacement interne record de 1,3 million de personnes.

Le rapport onusien, fondé sur des données vérifiables, recense également 54 enfants parmi les victimes, plus de 950 blessés et 316 cas d’enlèvements. À cela s’ajoute une recrudescence alarmante des violences sexuelles et du recrutement forcé de mineurs.

Une spirale de violence incontrôlable

Le Haut-Commissaire Volker Türk met en garde : ces chiffres ne sauraient refléter l’ampleur des souffrances quotidiennes des Haïtiens. « Les données sont alarmantes, mais elles n’expriment pas l’horreur que vivent les familles au jour le jour », souligne-t-il. Le rapport précise que les violences proviennent non seulement des groupes armés, mais aussi de foules ou de groupes d’autodéfense comblant le vide laissé par l’absence de forces de l’ordre efficaces.

Parmi les événements les plus tragiques signalés : le 20 mai, dans l’Artibonite, au moins 25 personnes ont été tuées à la machette, accusées de collusion avec les gangs. Dix jours plus tard, une famille entière a été massacrée à Port-au-Prince, dont quatre enfants âgés de deux à quatorze ans.

Les Nations unies dénoncent également le rôle controversé des forces de sécurité haïtiennes. Selon le HCDH, 1 448 personnes ont été tuées lors d’opérations policières depuis janvier, dont 65 exécutions extrajudiciaires. Volker Türk insiste sur le respect des principes de légalité, de nécessité et de proportionnalité, rappelant que les auteurs de violations doivent être traduits en justice.

Il alerte également sur le climat d’impunité et de corruption qui alimente la crise actuelle, et appelle à la mise en place urgente d’institutions judiciaires crédibles pour enrayer cette spirale infernale.

Dans un contexte où l’État haïtien semble défaillant, Volker Türk appelle la communauté internationale à se mobiliser. Il juge les prochains mois « cruciaux pour l’avenir d’Haïti et la stabilité de la région ». Il met en garde contre le rapatriement forcé de migrants vers Haïti, faute de garanties minimales sur place, soulignant les risques de discrimination et de stigmatisation auxquels ils pourraient être exposés.

RLnews ( RL)

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