À cent jours de la fin du mandat de l’exécutif issu de l’Accord du 3 avril 2024, le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (PFSDH/FUSION) relance un appel pressant au dialogue national afin d’éviter un nouveau vide à la tête de l’État.
Le compte à rebours est lancé. À un peu plus de trois mois du 7 février 2026, date prévue pour la fin de la transition politique, le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens tire la sonnette d’alarme. Dans une prise de position publique, le parti rappelle avoir déjà plaidé pour un dialogue inclusif le 27 mai et le 10 septembre 2025, sans réel écho de la part des autorités en place.
Selon la Fusion, « il ne reste plus que 100 jours pour trouver une formule consensuelle » capable d’assurer une transition ordonnée et d’éviter que la communauté internationale impose une nouvelle solution.
Appel à un sursaut de souveraineté et d’unité nationale
Le parti, fidèle à son engagement social-démocrate, invite les forces patriotiques du pays à mettre de côté les querelles partisanes pour privilégier l’intérêt collectif.
« Il ne sert à rien d’épiloguer sur qui a eu raison ou tort », peut-on lire dans le document. Pour la Fusion, les divisions internes et le manque de confiance mutuelle ont fragilisé la gouvernance actuelle, initialement conçue comme un modèle bicéphale, mais qui s’est muée en un système inefficace avec « neuf présidents et un Premier ministre ».
Cette configuration, selon le parti, n’a pas permis d’atteindre les objectifs annoncés : ni nouvelle Constitution, ni élections dans les délais.
Changer de paradigme avant qu’il ne soit trop tard
Pour le PFSDH, il est temps de « faire les choses autrement ». Le parti prône un dialogue ouvert à tous les secteurs, à l’exception de ceux impliqués dans des actes de terreur. Ce processus, estime-t-il, doit se concentrer sur la recherche d’un consensus national plutôt que sur la conquête d’un pouvoir temporaire.
« En moins de 100 jours, nous pouvons y parvenir si nous le voulons vraiment », souligne le texte, tout en avertissant des risques d’un effondrement institutionnel si rien n’est entrepris.
La Fusion met également en garde contre toute initiative dictée par des acteurs étrangers sans accord préalable entre Haïtiens. « Toute solution imposée de l’extérieur est vouée à l’échec », insiste le parti, qui estime que les partenaires internationaux doivent se limiter à soutenir les décisions prises par les acteurs nationaux.
À travers cet appel, la Fusion place la responsabilité du sursaut national entre les mains des dirigeants politiques, des organisations sociales et de la société civile.« C’est l’avenir d’Haïti, celui de nos enfants et des générations futures qui se joue », conclut le document.
RLnews ( RL)
