Haïti – Processus électoral : l’ingénieur Alex St-Gardien Jecrois tire la sonnette d’alarme depuis la diaspora

États-Unis, le 16 avril 2025. – Dans une déclaration transmise à la presse, l’ingénieur Alex St-Gardien Jecrois, figure respectée de la diaspora haïtienne aux États-Unis, exprime de vives préoccupations sur le processus électoral en cours en Haïti. Selon lui, les conditions actuelles sont loin de garantir des élections libres, crédibles et transparentes.

Alors que le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé avait initialement annoncé un budget de 55 millions de dollars américains pour les élections à venir, ce montant a été récemment revue à la hausse à 60 millions, sans explication claire. Pour Alex St-Gardien Jecrois, cette hausse est « suspecte et injustifiable » dans un pays en pleine crise sociale et économique.

Autre source de préoccupation : le coût estimé à 11 dollars américains par bulletin de vote, pour une population d’environ 6 millions de citoyens en âge de voter. « Comment expliquer une telle dépense par électeur alors que les infrastructures électorales sont quasi inexistantes et que la logistique reste précaire ? », s’interroge l’ingénieur.

Mais c’est surtout la fiabilité de la base de données électorale qui alimente les inquiétudes. Des cas de doublons estimés à 800 000 enregistrements auraient été signalés dans le système de l’Office national d’identification (ONI). Un audit avait été recommandé, mais aucune évaluation n’a été effectuée jusqu’à présent.

Pire encore, le contrat d’audit a été confié sans appel d’offres à la firme SATORI CONSULTING depuis 2023, laquelle a perçu des fonds sans avoir mené la moindre activité concrète, selon les révélations de l’ingénieur. Il évoque un contrat passé de manière opaque, qu’il qualifie de « GRE-GRE », orchestré au niveau du cabinet de l’ex-Premier Ministre Ariel Henry, en contournant les instances habilitées comme l’ONI.

Bien que la Cour supérieure des comptes ait validé le contrat, aucun rapport n’a été publié à ce jour. Pour Alex St-Gardien Jecrois, ce silence est révélateur d’un grave déficit de gouvernance.

« Aucune élection ne pourra se tenir tant que ce problème structurel ne sera pas résolu », martèle-t-il, appelant à un audit transparent, indépendant et immédiat de la base de données électorale, comme condition préalable à toute convocation aux urnes.

Depuis la diaspora, l’ingénieur en appelle à la vigilance de la société civile et des partenaires internationaux. Selon lui, l’avenir démocratique d’Haïti ne peut se construire sur des fondations fragiles, entachées de suspicion et d’opacité.

RLnews ( RL)