Haïti : Quand les décisions nationales se prennent au compte-gouttes
Éditorial – Par RLNEWS
Dans un pays en crise aiguë, les décisions devraient se prendre avec rapidité et lucidité. Pourtant, en Haïti, chaque choix stratégique, chaque nomination, chaque orientation semble s’effectuer au compte-gouttes, comme si l’avenir de la nation pouvait attendre les humeurs et les calculs des décideurs.
Le remplacement de Julcéne Édouard par le douanier Gérald Remplais, fort de 25 années de carrière, annoncé lors d’une réunion à la Villa d’Accueil ce 17 septembre, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. À cela s’ajoutent les changements programmés au FNE avec le départ de Sterline Civil, et à l’APN où Evens Charles fait son retour. Ces décisions, qui devraient être prises dans l’intérêt supérieur du pays, sont une nouvelle fois repoussées à un Conseil des ministres, puis à un autre, fixé pour le 30 septembre, comme si la République pouvait attendre indéfiniment.
La lenteur n’est pas anodine. Elle cache des négociations souterraines, des tiraillements entre acteurs qui placent leurs intérêts au-dessus de ceux de la nation. Dans l’ombre, un ancien coordonnateur du CPT s’active pour influencer le cours des événements, tandis qu’un leader politique, fort de la présence de son poulain au Conseil, s’efforce de « tout rafler » à ce moment crucial de la transition.
Ces manœuvres fragilisent encore davantage des institutions déjà exsangues. Elles nourrissent la méfiance et accentuent le sentiment que l’État ne répond plus à ses devoirs mais se plie à des logiques de clans. Dans un contexte où chaque jour de retard coûte cher à la société haïtienne, l’attentisme et les calculs des dirigeants sont tout simplement irresponsables.
Il est temps que les décideurs abandonnent cette politique des intérêts étroits pour redonner à la République un minimum de cohérence et de confiance. Haïti n’a plus le luxe d’attendre. Ce dont le pays a besoin aujourd’hui, ce sont des choix clairs, rapides et dictés uniquement par le bien commun.
RLnews (RL)
