Le principal centre hospitalier du Sud-Est, l’hôpital Saint-Michel de Jacmel, vit une crise sans précédent. En visite surprise, le ministre de la Santé, Dr Sinal Bertrand, a découvert un établissement à l’abandon, où des étudiants suppléent les médecins absents.
L’hôpital Saint-Michel de Jacmel, pierre angulaire du système de santé du Sud-Est, se trouve dans une situation dramatique. Ce samedi soir, le ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Sinal Bertrand, s’est rendu sur place pour constater l’ampleur du désastre.
À son arrivée, il a découvert un hôpital déserté par ses médecins, où les soins sont désormais prodigués par des étudiants en sciences infirmières, sans encadrement médical. Une réalité qu’il a jugée « dangereuse et inacceptable » pour les patients.
Des pratiques illégales dénoncées
Le ministre a également dénoncé des pratiques tarifaires abusives imposées par la direction de l’établissement.
Selon ses déclarations, un accouchement normal est facturé 3 000 gourdes au lieu du tarif officiel de 1 000 gourdes, tandis qu’une césarienne atteint près de 30 000 gourdes, contre un prix réglementé de 12 000 gourdes.
Ces dérives financières aggravent la détresse des familles déjà frappées par la pauvreté.
Une réponse d’urgence promise
Face à ce constat accablant, Sinal Bertrand promet des mesures correctives immédiates. Le ministre annonce notamment la réouverture de l’Hôpital général de Jacmel avant la fin de l’année, à condition que les fonds nécessaires soient débloqués.
Par ailleurs, le ministère prévoit l’envoi rapide de kits anti-choléra dans le département du Sud-Est, actuellement touché par une recrudescence inquiétante de la maladie.
Cette visite surprise met en lumière la dégradation généralisée des infrastructures hospitalières publiques en Haïti. Le cas de Jacmel illustre l’urgence d’une réforme profonde, afin de restaurer la confiance des citoyens dans les institutions sanitaires du pays.
🖊️ Léger Mackenson, correspondant à Jacmel pour RLNEWS
