Haïti : sept mois après le déploiement de la MSS, la violence des gangs persiste

Depuis juin 2024, Haïti accueille une Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), soutenue par l’ONU, pour faire face à la violence généralisée des gangs. Bien que plus de 1 000 policiers et militaires aient été déployés, les résultats restent limités, notamment à Port-au-Prince, où les gangs contrôlent toujours la majeure partie du territoire.
Depuis le lancement officiel de la MSS, un total de 1 088 membres des forces de sécurité provenant de plusieurs pays se sont engagés aux côtés d’Haïti. Ce samedi, 300 policiers kenyans ont rejoint la mission, portant à 900 le nombre de représentants du Kenya sur le terrain. Ce déploiement récent a été accueilli par des figures clés du gouvernement haïtien, dont le conseiller présidentiel Fritz Alphonse Jean et Mario Andrésol, secrétaire d’État à la Sécurité publique, ainsi que des ambassadeurs des États-Unis et du Canada.
Une mission multinationale face à des défis persistants
La MSS rassemble des forces provenant de plusieurs nations : le Kenya, la Jamaïque, le Belize, les Bahamas, le Guatemala et El Salvador. Ces contingents se sont progressivement déployés depuis juin 2024 :
- 25 juin 2024 : arrivée de 400 agents kenyans.
- 16 juillet 2024 : second contingent de 200 policiers kenyans.
- 12 septembre 2024 : déploiement de 24 policiers jamaïcains.
- 18 octobre 2024 : arrivée de 6 militaires bahaméens.
- 3 janvier 2025 : renforts guatémaltèques (75 policiers militaires) et salvadoriens (8 aviateurs).
- 4 janvier 2025 : 75 militaires supplémentaires du Guatemala.
- 18 janvier 2025 : déploiement de 300 policiers kenyans.
À la fin du mois, un contingent supplémentaire de 200 policiers kenyans est attendu, portant à 1 100 leur nombre total.
Des résultats insuffisants face à la crise
Malgré ces efforts, la situation sécuritaire reste critique. En 2024, les violences des gangs ont causé plus de 8 000 victimes selon l’ONU. À Port-au-Prince, environ 85 % du territoire est toujours sous le contrôle des groupes armés, entraînant une crise humanitaire sans précédent.
Après sept mois de mission, les résultats sont jugés insuffisants. Le défi pour la MSS reste immense : rétablir un minimum de sécurité dans un contexte où les gangs dictent la loi, paralysant la vie sociale et économique du pays.
L’arrivée des renforts kenyans suscite de nouveaux espoirs, mais la question reste entière : la MSS pourra-t-elle réellement inverser la tendance face à cette spirale de violence ?