Le coordonnateur national du mouvement politique Anfòs, Walson Sanon, estime que le débat actuel en Haïti ne devrait pas se focaliser sur la nomination ou la révocation du Premier ministre. Selon lui, la véritable urgence consiste à analyser le fonctionnement de la transition politique, à comprendre le rôle du Conseil présidentiel de transition (CPT) et à évaluer le respect de la feuille de route qui lui a été confiée.
Dans un entretien accordé à RLnews ( RL) , Walson Sanon se montre critique envers le CPT, qu’il accuse de n’avoir pas respecté ses engagements initiaux. Il affirme toutefois que cette impasse ne doit pas conduire au découragement citoyen.« Seuls le sens civique et le sens du devoir peuvent permettre au CPT de se ressaisir », a martelé le dirigeant politique.
Pour lui, la véritable question à débattre concerne l’avenir du pays à l’approche du 7 février 2026, une date hautement sensible dans l’imaginaire politique haïtien. Il rappelle que le CPT détient déjà, institutionnellement, le pouvoir de maintenir ou de remplacer le chef du gouvernement, sans qu’une crise publique ne soit nécessaire.
Éviter un vide politique
À quatre mois de l’échéance, Walson Sanon juge inutile d’appeler à un changement de gouvernement. Il regrette qu’aucune mesure concrète prévue dans l’accord du 3 avril 2024 n’ait été mise en œuvre pour stabiliser le pays. Il accuse également certains acteurs politiques de chercher à manipuler l’opinion ou à détourner les efforts des citoyens engagés dans la construction du bien commun.
Walson Sanon propose plutôt un dialogue structuré, réunissant acteurs politiques, organisations citoyennes, institutions étatiques et partenaires sociaux, afin de déterminer des mécanismes clairs pour éviter une vacance du pouvoir ou un nouveau blocage institutionnel à la date du 7 février 2026.
RLnews( RL)
