Correspondant de Radio Scoop FM dans le Nord, Herly Milien a été violemment agressé alors qu’il couvrait une opération municipale au Cap-Haïtien. Pour le Collectif des Médias en Ligne (CMEL), cette attaque dépasse le cadre d’un simple incident : elle vise un journaliste identifié, en plein exercice de son métier, et constitue une nouvelle alerte sur la fragilité de la liberté de la presse en Haïti.
Cap-Haïtien, le 27 décembre 2025.-Au-delà des faits rapportés, l’agression dont a été victime Herly Milien, correspondant de Radio Scoop FM dans le Nord, revêt une portée particulière. Journaliste de terrain, habitué à couvrir l’actualité locale et les actions des autorités publiques, il se trouvait à la rue 5-6 Boulevard, au Cap-Haïtien, pour documenter une opération municipale de remorquage de véhicules lorsqu’il a été violemment pris pour cible.
Selon le Collectif des Médias en Ligne (CMEL), qui a dénoncé l’incident dans une note de presse publiée ce samedi 27 décembre 2025, Herly Milien filmait une intervention relevant de l’espace public, dans le strict cadre de son travail journalistique. Pourtant, des agents de sécurité municipaux, appuyés par un policier affecté à la protection des agents intérimaires de la mairie, auraient brutalement interrompu son reportage.
Bousculé, giflé et maltraité, le correspondant de Scoop FM aurait également vu son matériel de travail endommagé, notamment son téléphone utilisé pour la prise d’images. Pour le CMEL, ces gestes ne relèvent ni de l’excès isolé ni de la confusion : ils traduisent une volonté manifeste d’empêcher un journaliste d’exercer sa mission d’informer.
Plus préoccupant encore, souligne le Collectif, ces violences se seraient produites sous les yeux de deux membres de la Commission communale du Cap-Haïtien, Patrick Almonor et Isaac Pierre-Louis. Leur présence, sans intervention pour protéger Herly Milien ou faire cesser l’agression, soulève de sérieuses interrogations sur la responsabilité des autorités locales face au respect de la liberté de la presse.
Un autre journaliste, Frencely Estimable, collaborateur de l’émission Matin Débat sur Radio Télé Éclaire, aurait également été agressé lors de cet incident. Toutefois, le CMEL insiste sur le fait que l’attaque contre Herly Milien, correspondant identifié d’un média national, constitue un signal d’alerte majeur pour l’ensemble de la profession.
Dans sa note, le Collectif rappelle que l’article 28-1 de la Constitution haïtienne garantit la liberté de la presse et protège le travail des journalistes. Il souligne qu’une opération municipale est, par définition, un acte public pouvant être filmé et diffusé. À ce titre, l’agression du correspondant de Scoop FM est qualifiée d’abus d’autorité et d’atteinte directe aux fondements démocratiques.
Pour le CMEL, cet épisode illustre une tendance inquiétante : la banalisation des violences et des intimidations contre les journalistes, en particulier ceux qui couvrent l’action des pouvoirs publics sur le terrain. Une dérive qui, prévient-il, menace non seulement la sécurité des professionnels des médias, mais aussi le droit du public à une information libre, pluraliste et indépendante.
Face à cette situation, le Collectif des Médias en Ligne condamne avec la plus grande fermeté les violences infligées à Herly Milien et exige l’ouverture immédiate d’une enquête indépendante, impartiale et transparente. Il appelle la Commission communale du Cap-Haïtien, la mairie, la Police nationale d’Haïti (PNH) et le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP) à assumer pleinement leurs responsabilités constitutionnelles.
Enfin, le CMEL exprime sa solidarité totale avec le correspondant de Radio Scoop FM, estimant que toucher à Herly Milien, c’est s’attaquer à l’ensemble du corps journalistique. L’organisation prévient qu’elle se réserve le droit de saisir des instances nationales et internationales de défense de la liberté de la presse si ces actes restent impunis.
RL News ( RL)
