L’enlèvement de deux agents de la PNH à Canaran relance le débat sur l’abandon sécuritaire des policiers contraints de traverser des zones contrôlées par des gangs. Le SPNH-17 dénonce l’inaction des autorités et exige des mesures immédiates.
Deux agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont été kidnappés dans la matinée du samedi 20 décembre 2025 sur la route de Canaran, alors qu’ils voyageaient à bord d’un autobus de transport public de la compagnie Sans Souci. L’information a été confirmée par le Syndicat de la Police nationale d’Haïti (SPNH-17), qui dénonce un nouvel acte révélateur de la dégradation alarmante de la situation sécuritaire.
Selon les informations communiquées, des hommes armés ont intercepté le véhicule et ciblé exclusivement les deux policiers, avant de laisser repartir le reste des passagers. Un mode opératoire devenu tristement récurrent, qui témoigne du contrôle exercé par des groupes armés sur plusieurs axes stratégiques du pays.
Dans une note rendue publique, le SPNH-17 fustige la mise en danger permanente des policiers, contraints d’emprunter quotidiennement des routes connues pour être sous l’emprise de gangs lourdement armés. Le syndicat déplore l’absence de dispositifs sécuritaires adaptés pour les agents appelés à rejoindre leurs lieux d’affectation ou à participer à des missions de renfort hors de la capitale.
Pour le SPNH-17, ces enlèvements ne sont ni des faits isolés ni des accidents imprévisibles, mais la conséquence directe de l’inaction prolongée et du manque de planification des autorités policières et gouvernementales. « Les policiers sont livrés à eux-mêmes », dénonce l’organisation, qui estime que l’État manque à son devoir fondamental de protection envers ceux chargés d’assurer la sécurité publique.
Le syndicat exhorte la Direction générale de la PNH et le haut commandement à prendre des mesures urgentes et concrètes pour sécuriser les déplacements des agents affectés dans des zones à haut risque, notamment à Cabaret, à l’Arcahaie, dans l’Artibonite et dans le Grand Nord, où les enlèvements et les attaques ciblées se multiplient.
Parmi les solutions avancées figurent le recours à des moyens de transport alternatifs, notamment maritimes ou aériens, afin d’éviter le passage systématique par des territoires contrôlés par des groupes armés. Le SPNH-17 rappelle que plusieurs policiers ont déjà perdu la vie ces derniers mois dans des circonstances similaires, sans que des changements structurels ne soient opérés.
À travers ce nouvel enlèvement, c’est l’ensemble du système sécuritaire haïtien qui se retrouve une fois de plus interpellé. Pour le syndicat, tant que les autorités continueront à exposer les policiers sans protection adéquate, la lutte contre l’insécurité restera vaine et les forces de l’ordre continueront de payer un lourd tribut.
RL News
