À Jacmel, les substituts commissaires du gouvernement ont lancé, depuis le 17 novembre 2025, un mouvement de grève qui secoue le système judiciaire. Ils suivent le mot d’ordre du COMADH, déterminé à obtenir de meilleures conditions de traitement. Cette mobilisation survient alors que la prison civile de la ville croule sous la surpopulation et la détention préventive prolongée.
Les substituts commissaires du gouvernement du parquet de Jacmel se mobilisent depuis lundi. Le Collectif des Magistrats Debout d’Haïti (COMADH) appelle toutes les juridictions du pays à rejoindre ce mouvement pour réclamer de véritables avantages sociaux.
À Jacmel, Me Johnny Desvallons, substitut commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance, explique que les magistrats debout veulent accéder aux mêmes bénéfices que les magistrats assis. Selon lui, le système crée une inégalité qui fragilise la profession et dévalorise le rôle des commissaires dans le fonctionnement du parquet.
Cette grève intervient dans un contexte explosif. La prison civile de Jacmel étouffe sous une surpopulation alarmante et un taux critique de détention préventive prolongée. Pour Léger Mackenson, observateur attentif de la situation, le mouvement du COMADH « reste légitime, mais il plonge les détenus dans une crise encore plus lourde ».
La paralysie du parquet ralentit les audiences, bloque les dossiers et allonge les délais pour les prévenus déjà enfermés depuis trop longtemps. Les familles expriment leur inquiétude, tandis que les organisations de défense des droits humains alertent sur un risque humanitaire.
Le bras de fer entre le COMADH et les autorités pourrait durer si le gouvernement n’ouvre pas rapidement un dialogue. À Jacmel comme ailleurs, les magistrats debout annoncent qu’ils n’abandonneront pas leur revendication d’un traitement digne et équilibré.
Léger Mackenson
RL News
