Jacmel sous pression : l’afflux de déplacés internes bouleverse l’équilibre de la ville

Face à l’insécurité qui ravage plusieurs quartiers de Port-au-Prince, Jacmel accueille un nombre croissant de déplacés internes. Cette arrivée massive, bien que compréhensible, génère une surpopulation inédite et alimente des inquiétudes sécuritaires parmi les habitants.

Depuis que Martissant, Carrefour-Feuilles et d’autres zones de la capitale sont passées sous la coupe de groupes armés, des milliers de familles cherchent à fuir la violence. Jacmel, chef-lieu du Sud-Est, est devenue l’une des principales destinations de ces déplacés en quête de sécurité.

Mais cette migration interne exerce une forte pression sur la ville. Les infrastructures locales, déjà limitées, peinent à répondre aux besoins grandissants. La population constate une flambée du coût de la vie, des embouteillages inhabituels et des difficultés d’accès à certains services essentiels.

Au-delà des contraintes matérielles, la méfiance s’installe. Certains Jacméliens s’interrogent sur les véritables intentions de tous les arrivants. Des doutes émergent quant à la possible infiltration d’individus liés aux groupes armés, venus se cacher parmi les déplacés. Bien qu’aucune preuve concrète n’ait été avancée, ces soupçons alimentent l’anxiété collective.

Plusieurs habitants affirment avoir remarqué la présence de visages inconnus, surtout la nuit, et appellent les autorités à faire preuve de vigilance. Dans ce climat tendu, de nombreuses voix réclament un renforcement des contrôles et de la présence policière afin de préserver la sécurité et l’équilibre fragile de la ville.

Léger Mackenson

RLnews ( RL)