James Monazard : un ministre hors-sol face à la détresse entrepreneuriale

James Monazard : un ministre hors-sol face à la détresse entrepreneuriale
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Alors que l’entrepreneuriat est l’un des rares leviers économiques pour la jeunesse haïtienne, le ministre James Monazard annonce une hausse des frais administratifs, sans concertation. Une décision critiquée comme déconnectée du terrain.

Dans un contexte de crise économique aiguë, la jeunesse haïtienne se tourne vers l’entrepreneuriat pour survivre. Mais une récente mesure du Ministère du Commerce et de l’Industrie (MCI) vient renforcer les obstacles à la formalisation. Dirigé par James Monazard, le MCI prend une décision qui suscite incompréhension, colère et doute sur sa capacité à soutenir réellement le secteur privé naissant.

Le 26 mars 2025, le Ministère du Commerce et de l’Industrie a publié une circulaire annonçant le doublement de plusieurs frais liés aux services offerts aux entrepreneurs. Parmi les plus marquants, le tarif d’enregistrement d’un nom commercial passe de 1 500 à 3 000 gourdes. Une décision qui, au-delà de son impact financier, choque par son absence totale de concertation et d’explication publique.

L’État complique l’accès à la formalisation au lieu de l’encourager

Dans un pays où la majorité des petites initiatives privées émergent sans soutien et avec des moyens dérisoires, cette hausse est perçue comme une entrave supplémentaire. Au lieu de faciliter l’intégration des jeunes entrepreneurs dans le circuit formel, l’État semble leur tourner le dos, les renvoyant vers l’informel, voire le découragement pur et simple.

Le contraste est saisissant : alors que le MCI lui-même est contraint de fonctionner dans des conditions précaires à cause de l’insécurité — après avoir été expulsé de ses propres locaux — il impose de nouvelles charges à une population vulnérable. Cette posture suscite de vives critiques : comment un ministère désorganisé, en perte d’autorité logistique, peut-il se permettre de durcir les conditions d’accès à l’entrepreneuriat ?

Cette décision illustre, une fois de plus, le fossé qui sépare certains ministres des réalités vécues par la population. Le cas de James Monazard pose la question du leadership au sein des institutions économiques de l’État. Plutôt que d’innover ou de proposer des mesures incitatives, le ministre opte pour la surtaxation sans dialogue, révélant une vision administrative figée, sinon dépassée.

La jeunesse haïtienne mérite mieux que des mesures punitives. Elle attend un État qui l’accompagne, qui l’écoute, et qui allège les contraintes au lieu de les renforcer. Le MCI, sous la direction de James Monazard, semble aujourd’hui incapable de remplir ce rôle. Il est temps de repenser en profondeur la manière dont les institutions économiques interagissent avec la société qu’elles sont censées servir.

RLnews ( RL)

rlnewshaiti

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