La parité bafouée : des organisations féministes dénoncent une injustice flagrante

La parité bafouée : des organisations féministes dénoncent une injustice flagrante
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La récente nomination de délégués départementaux par le gouvernement haïtien a suscité l’indignation des organisations féministes. Avec une représentation féminine quasi absente, ces nominations violent l’article 17.1 de la Constitution.

Port-au-Prince, le 27 janvier 2025._
La Ligue Haïtienne des Femmes pour le Renouveau (LIHFER/LIFAR) dénonce fermement la récente publication d’un arrêté gouvernemental nommant 10 délégués départementaux, tous des hommes, et 42 vice-délégués, dont seulement deux femmes. Une telle décision constitue une violation directe de l’article 17.1 de la Constitution haïtienne, qui impose un quota de 30 % de femmes dans les postes décisionnels.

Cette situation a suscité une vive réaction dans le secteur des droits des femmes. Des organisations féministes rappellent que des avancées notables ont été réalisées dans certaines institutions, prouvant que le respect de la parité est possible. Le Conseil Électoral Provisoire (CEP), par exemple, compte quatre femmes parmi ses neuf membres. De même, dans la Police Nationale d’Haïti (PNH), 213 femmes figurent parmi les 700 nouveaux policiers de la dernière promotion.

Des acquis fragiles grâce à des luttes acharnées

Ces progrès, bien que significatifs, sont le fruit d’années de lutte menée par les organisations féministes. Leur combat incessant a permis d’ouvrir des portes jusque-là fermées, mais la bataille pour l’inclusion reste loin d’être gagnée. Les militantes appellent à une vigilance constante pour s’assurer que chaque avancée, aussi modeste soit-elle, pave le chemin vers une égalité durable.

La ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Pedrica St Jean, s’est également jointe aux protestations. Elle souligne que le respect du quota de 30 % n’est pas une faveur, mais une obligation légale et morale. « Ne pas respecter la parité, c’est nier plus de la moitié de la population. C’est priver le pays d’un potentiel immense et, en fin de compte, affaiblir notre démocratie », a-t-elle déclaré avec fermeté.

Pour les organisations féministes, cette injustice récente doit servir de catalyseur pour renforcer les revendications en faveur d’une réelle inclusion des femmes dans les sphères de pouvoir. Elles exhortent le gouvernement à corriger cette erreur et à garantir que l’égalité entre les sexes ne soit pas reléguée au second plan.

La lutte pour la parité est essentielle à la construction d’une société plus juste, représentative et résiliente. L’heure n’est plus aux promesses, mais à des actions concrètes.

RLnews

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