Lorthe Duckenson Bléma sonne l’alarme : « Fòk nou aji pou pita pa pi tris »

Lorthe Duckenson Bléma, ancien ministre de la Santé publique, alerte sur la montée incontrôlée des gangs armés en Haïti. Il a été témoin direct du drame du 24 décembre à l’Hôpital Général, où deux journalistes et un policier ont été tués.
Port-au-Prince, Haïti, le 8 août 2025. — Lorthe Duckenson Bléma, ancien ministre de la Santé publique, a lancé un appel solennel à la nation, dénonçant la puissance croissante des gangs armés qui plongent Haïti dans le chaos. Dans un message publié cette semaine sur son compte X ( anciennement Twitter), il exhorte les citoyens, les autorités et les élites à réagir avant que le pays ne sombre davantage.
Son message est chargé de douleur et de colère. Et pour cause : le 24 décembre 2024, il se trouvait à l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) pour une tentative de réouverture de cette institution emblématique. Cette initiative a tourné au drame lorsqu’un groupe armé a attaqué l’établissement. Deux journalistes et un policier, ont été tuées.
« Jodia li klè, gang yo trè pisan. Desanm pase, yo te kraze ouvèti Lopital Jeneral paske yo di yo pa t bay lòd. Anyen pa t dwe fèt san yo. »
L’ancien ministre dénonce également les actes d’intimidation et d’humiliation que subissent des personnalités de la société civile. Il cite en exemple le journaliste Roudy Sanon, récemment menacé par des groupes armés et contraint à l’humiliation publique.
« Semèn sa a, yo menase sponsò Roudy Sanon e mete l toutouni », rapporte Bléma, visiblement indigné.
Pour lui, ces actes ne sont pas isolés. Ils traduisent un système de terreur qui ne fait plus de distinction entre civils, journalistes, professionnels ou agents de l’État.
Dr Bléma refuse la résignation. Son message se veut aussi un appel à l’unité et à la responsabilité nationale :
« Lè a rive, fòk nou aji pou pita pa pi tris. Sa dwe koze nou tout, menm si nou renmen ou pa. »
Il invite la population à ne pas fermer les yeux, et les autorités à sortir de leur silence coupable. Selon lui, le moment est venu d’un sursaut collectif, au-delà des divergences politiques ou sociales.
Yves Manuel
RLnews ( RL)