Lula condamne les sanctions américaines contre des juges brésiliens, évoque une tentative d’intimidation

Le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a vivement réagi, samedi 19 juillet 2025, aux récentes sanctions imposées par les États-Unis à huit juges de la Cour suprême du Brésil. Il qualifie cette décision de « mesure arbitraire » inspirée, selon lui, par des intérêts politiques liés à l’ancien président américain Donald Trump.
Dans une déclaration officielle, Lula a exprimé sa solidarité envers les magistrats brésiliens visés par la révocation de leurs visas américains. Ces sanctions surviennent dans un contexte tendu, marqué par les démêlés judiciaires de Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État. Washington reproche notamment à certains juges d’avoir engagé une procédure qu’elle assimile à une « chasse aux sorcières » contre l’ancien chef d’État brésilien.
Le président Lula dénonce ce qu’il considère comme une forme d’ingérence : « Aucun type d’intimidation ou de menace, quelle qu’elle soit, ne compromettra la mission la plus importante des pouvoirs et des institutions nationales, qui est d’agir en permanence dans la défense et la préservation de l’État de droit démocratique », a-t-il affirmé.
La tension est montée d’un cran vendredi, lorsque le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé la révocation du visa du juge Alexandre de Moraes — l’un des magistrats les plus en vue dans le procès contre Bolsonaro. Les membres de sa famille ainsi que ses supposés « alliés » sont également concernés. Cette mesure s’inscrit dans une série de pressions exercées par les soutiens de Bolsonaro, accusés de vouloir discréditer la justice brésilienne.
Le juge Moraes est en effet le rapporteur de l’affaire de tentative de subversion constitutionnelle impliquant Bolsonaro. Il a ordonné plusieurs mesures restrictives à l’encontre de l’ancien président, dont le port d’un bracelet électronique et l’assignation à résidence durant les nuits et les week-ends.
Selon les autorités brésiliennes, Bolsonaro, son fils et son ancien adjoint Eduardo auraient tenté de convaincre l’administration américaine de sanctionner la justice de leur propre pays. Ces efforts, aujourd’hui rendus publics, suscitent une vive controverse.
Outre Moraes, sept autres membres de la plus haute juridiction brésilienne sont également visés par les sanctions américaines. Tous sont accusés par l’extrême droite de mener une « persécution politique » contre Bolsonaro, une thèse que le gouvernement Lula rejette catégoriquement.
RLnews (RL)