Mirebalais au bord de l’effondrement: le cri d’alarme d’Edmonde Supplice Beauzile face à l’inaction des autorités

L’ancienne sénatrice du Centre, Edmonde Supplice Beauzile, a exprimé sa douleur et son indignation face à l’attaque meurtrière perpétrée dans la nuit du 1er avril 2025 , lors de laquelle plusieurs personnes ont été assassinées dont deux soeurs religieuses, après avoir été violées dans les locaux de l’Office National d’Assurance-Vieillesse (ONA).
Mirebalais, le 2 avril 2025._Selon le témoignage d’Edmonde Supplice Beauzile, relayé sur les réseaux sociaux, les criminels ont envahi les bureaux de l’ONA, situés à “Anwo Bouk “Mirebalais, en pleine nuit, sous une pluie battante. « Yo vyole Mè yo apre yo touye yo nan espas la », a-t-elle dénoncé, incapable de contenir son émotion face à l’ampleur de l’horreur. L’ancienne parlementaire affirme qu’il n’existe pas de mots pour exprimer la douleur de la population devant de tels actes.
Outre ce crime odieux, les assaillants ont saisi les véhicules de deux prêtres et volé leurs téléphones, avant d’abattre le gardien de l’église catholique de Trianon. Ces attaques répétées contre la population et l’Église catholique accentuent le climat de terreur dans la région et témoignent de l’emprise grandissante des gangs armés.
L’ancienne sénatrice interpelle directement les autorités haïtiennes sur leur inertie face à la prise de contrôle de Mirebalais par les groupes criminels. « Moun ki nan tèt leta yo, eske nou gen problèm pou n tande : gang okipe Mirebalais epi nou menm nap fè sanblan nap jere yon leta ki fin pachiman, mizerab, plat atè ? » s’indigne-t-elle.
Alors que le pays traverse l’une des crises les plus graves de son histoire, le gouvernement semble davantage préoccupé par l’organisation des célébrations du 3 avril et du 22 avril que par la détresse des citoyens, accuse-t-elle.
Un appel à la solidarité et à la résistance
Face à l’indifférence des dirigeants, Edmonde Supplice Beauzile exhorte la population haïtienne à la solidarité en boycottant toutes les activités organisées par les autorités en guise de protestation. « Pèp Ayisyen, nou mande nou solidarite nou ak Mirebalais ak rès peyi a, boude tout aktivite moun pouvwa sa yo ap òganize jouk yo konprann ke sak rive a gravisim anpil », martèle-t-elle.
Elle souligne également que cette tragédie rappelle d’autres événements similaires, notamment ceux survenus à Kenscoff, où l’inaction gouvernementale a permis aux gangs d’étendre leur emprise. Mirebalais n’est qu’une étape, avertit-elle, et bientôt, le Cap-Haïtien et toute la région Nord pourraient subir le même sort.
RLnews ( RL)
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