Port-au-Prince sous l’emprise des gangs : L’abandon d’une capitale et la fuite de l’État

La situation à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, est devenue un véritable théâtre de chaos, dominé par des groupes armés qui contrôlent désormais plus de 80% de la ville. Alors que l’État est censé garantir la sécurité et maintenir l’ordre public, il semble paralysé, incapable de rétablir une quelconque forme de gouvernance. Les autorités, bien présentes dans la ville, ne prennent pourtant aucune action concrète face à l’ampleur de la violence.
Port-au-Prince, le 20 mars 2025._
La capitale, jadis cœur battant du pays, est aujourd’hui marquée par la désertion des institutions publiques. La Primature, le Parlement, la Banque de la République d’Haïti (BRH), la Banque Nationale de Crédit (BNC), le Ministère de l’Intérieur et le Ministère de la Santé Publique sont désormais abandonnés. Ces bâtiments, autrefois symboles de l’autorité de l’État, sont aujourd’hui vides, leurs fonctions suspendues. Même le Palais national, qui incarne l’histoire et la souveraineté de Haïti, est laissé à l’abandon, tandis que le Musée du Panthéon national, vestige de l’indépendance du pays, a été pillé. L’État haïtien semble paralysé, son incapacité à agir face à la crise sécuritaire étant de plus en plus évidente.
La population civile, prise au piège dans la violence des gangs, n’a d’autre choix que de fuir. De nombreux habitants quittent leurs maisons pour se réfugier dans des quartiers moins exposés à la violence. Ceux qui ont des proches dans d’autres zones de la capitale y trouvent un refuge, mais pour d’autres, la situation est plus tragique. Nombreux sont ceux qui ne savent où aller et qui, faute de mieux, dorment à la belle étoile, dans des rues dévastées par les conflits. C’est le cas de nombreux déplacés internes, comme ceux qui se sont réfugiés sous une pompe à essence à Carrefour-Tifou, non loin de la Direction générale des Impôts, elle-même en passe d’être relocalisée. Ces déplacés vivent dans des conditions précaires, attendant une aide qui ne vient pas.
Un État absence de réaction concrète
Malgré la présence des autorités haïtiennes dans la ville, aucun geste concret n’est entrepris pour restaurer l’ordre. Le gouvernement semble paralysé, incapable de déployer des mesures efficaces pour mettre fin à l’emprise des gangs sur la capitale. La police nationale, en sous-effectif et mal équipée, est impuissante face à l’ampleur du phénomène. Les citoyens, abandonnés à leur sort, se retrouvent seuls face à une violence qui semble prendre le pas sur la vie quotidienne.
L’absence de réponses claires de l’État et la fuite des autorités face à l’insécurité ont plongé le pays dans une situation de quasi-anarchie. Le tissu social se désagrège et la population se retrouve face à une violence qui touche tous les aspects de sa vie. Les gangs armés, de plus en plus organisés et puissants, imposent leur loi et écrasent toute tentative de résistance. Port-au-Prince, autrefois cœur économique et politique du pays, est désormais un champ de ruines, où l’espoir semble de plus en plus lointain.
La situation à Port-au-Prince est un appel à l’urgence. Les autorités haïtiennes doivent impérativement prendre des mesures concrètes pour restaurer la sécurité et assurer la protection des citoyens. Le peuple haïtien ne peut plus attendre : il est temps que l’État prenne ses responsabilités et rétablisse l’ordre dans une capitale en ruines. Sinon, la dérive vers l’anarchie sera inévitable, avec des conséquences dramatiques non seulement pour la capitale, mais pour l’ensemble du pays.
RLnews (RL)